Martin Scorsese, un cinéaste qui soigne les présentations

De dos, puis de face, pénombre puis lumière... Ses héros, Martin Scorsese les fait apparaître avec une précision diabolique dans ses cadres. Anthologie en vidéo.

Par Interview et réalisation : Jérémie Couston et Jean-Baptiste Roch

Publié le 24 décembre 2013 à 19h42

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 05h08

Peut-on se passionner pendant trois heures pour un bouffon doublé d'une ordure ? Le nouveau film de Martin Scorsese nous apprend que oui. Ses grands portraits de mafieux dans Les Affranchis ou Casino recelaient toujours une part d'empathie. Il filmait les salauds comme des doubles de lui-même, dévoyés et damnés. Au contraire, il regarde son Loup de Wall Street comme un pur alien : un monstre de vulgarité et d'avidité, sinon de bêtise. Des inquiétants névropathes joués jadis par Robert De Niro, ce nouveau « héros » est la caricature bling-bling, le jumeau grotesque.

C'est la délinquance en col blanc qui, sans doute, appelle ce regard. Car s'il s'agit de la montée en puissance des affairistes de la Bourse, à la charnière des années 1980-90, le film, lui, est bien d'aujourd'hui. Il vaut comme un point de vue sur la crise de 2008 et les ignominies qu'elle a révélées, les catastrophes économiques et humaines qu'elle a provoquées. Pour Scorsese, les spéculateurs et autres fraudeurs sont la pire engeance, qui n'a même pas le charme suranné des gangsters de casinos et de restaurants italiens. La haute finance, complètement corrompue, précipite le monde dans une pantalonnade effarante… Lire la suite de la critique…

Cher lecteur, chère lectrice, Nous travaillons sur une nouvelle interface de commentaires afin de vous offrir le plus grand confort pour dialoguer. Merci de votre patience.

Le magazine en format numérique

Lire le magazine

Les plus lus