“Nour, 28 ans, habite en Arabie Saoudite, où les femmes n’ont pas le droit de conduire. Mais la facilité avec laquelle elle peut désormais se déplacer s’apparente à une révolution”, écrit le site Raseef22. Et cela grâce à des applications telles qu’Uber, mais également d’autres prestataires, notamment Careem, qui collaborent avec l’entreprise des télécommunications saoudiennes.
L’enjeu ne réside pas dans le prix de la course. “Leurs tarifs sont légèrement supérieurs à ceux des taxis traditionnels”, explique le site. Le succès de ces applications s’explique plutôt par la facilité d’utilisation. Mais aussi par le fait qu’elles “permettent de connaître le nom du chauffeur, son passé et sa réputation”. Car prendre un taxi pour une femme en Arabie Saoudite reste “quelque chose d’un peu honteux”, puisque cela revient à se retrouver seule avec un homme inconnu.
En cas de nécessité, une Saoudienne préférera avoir recours à un chauffeur de taxi immigré qui, du fait de son statut précaire, a la réputation de se tenir davantage à carreau que ne le ferait un chauffeur de taxi saoudien.
Or les autorités “cherchent depuis longtemps à remplacer les chauffeurs immigrés par des Saoudiens, afin d’absorber le chômage des jeunes. ‘Nos services sont conformes aux orientations des autorités’, explique Majed Abou Khater, directeur général d’Uber sur le marché saoudien. ‘Le gouvernement nous facilite les choses et nous pouvons innover ici comme nulle part ailleurs’.”
“Il y a Uber pour toi !”
“Uber a connu un énorme succès depuis son arrivée sur ce marché en 2013. ‘C’est à Riyad que nous avons la croissance la plus forte dans la région’, explique-t-il. ‘Et les femmes constituent 80 % de nos utilisateurs’.”
“Elles y ont recours surtout en semaine, contrairement à ce que nous observons dans les autres pays du Golfe, où la demande se concentre sur le week-end. Ce qui veut dire qu’elles s’en servent pour leurs démarches quotidiennes, pour aller au travail ou à l’université par exemple”, ajoute-t-il.
“Je dépense environ 900 riyals [215 euros] par mois chez Uber”, confie Nora. “Mais c’est toujours moins que ne me coûterait l’embauche d’un chauffeur privé à plein-temps.” Et d’ajouter : “Désormais, quand je demande à mon mari de me conduire au supermarché, il part en courant et me dit : ‘Il y a Uber pour toi !’”