Une centaine de gardes à vue après une nuit de violences et d'incendies

Une centaine de gardes à vue après une nuit de violences et d'incendies

    Les festivités du 14 juillet ont mal commencé à Parisâ?¦ Dans la nuit du 13 au 14, plus de 25 voitures ont été brûlées dans la capitale tandis que les forces de l'ordre ont procédé à 145 interpellations dont 100 ont abouti à des gardes à vue. De l'aveu même du ministère de l'Intérieur, « la tendance est à la hausse »â?¦ C'est à la porte de Saint-Cloud, dans le XVIe, que la nuit a été la plus chaude.Ce mardi matin, Shéhérazade contemplait « consternée » les voitures carbonisées de ses voisins. 24 carcasses qui s'étalaient sur une centaine de mètres en bas de son immeuble. « On a été réveillés par la fumée, raconte cette habitante. Chaque voiture prenait feu une à une. Les pneus explosaient ! C'était terrifiant. La fumée léchait les murs de notre immeuble. J'ai réveillé ma grand-mère. Il y avait cinquante pompiers et plein de policiers qui hurlaient ! ».La situation a dégénéré vers 2 h 30, avenue Marcel-Doret, lorsque des jeunes qui lançaient des pétards, des feux d'artifice et des mortiers s'en sont pris aux policiers et aux pompiers dépêchés sur place. « Les gamins balançaient des projectilessur les forces de l'ordre », raconte une source policière. Une première voiture garée à côté d'un scooter s'embrase puis les autres suivent. Quatre des « lanceurs » ont été placés en garde à vue. Trois sont « défavorablement connus des services de police ». Malinda, 33 ans : « Les flammes grimpaient jusqu'au 1e étage » « Des explosions, de la fumée partout, sept camions de pompiers, les policiers avec leurs casques qui courraient après les mecs, les flammes qui grimpaient jusqu'au 1e étage ». Pour Malinda, 33 ans, qui habite depuis 7 ans au premier étage de cet immeuble de l'avenue Marcel Doret (XVIe), la nuit du 13 juillet, « c'était du jamais-vu ». Pourtant, les résidents n'ont pas été évacués. « Les pompiers nous criaient de ne pas sortir. Ils avaient peur que tout explose », souffle Shéhérazade qui s'estime chanceuse : « d'habitude, je gare ma voiture ici mais j'avais trouvé une place ailleurs la veille ». Hier, elle plaignait ses voisins. « Les pauvres gens qui devaient partir en vacances ! » Sur son blog, le député-maire (LR) du XVIe Claude Goasguen évoque des « violences entre dealeurs » et réclame « l'expulsion de ces individus » au bailleur social Paris Habitat, gestionnaire du 183, boulevard Murat et de l'immeuble de l'avenue Marcel-Doret. Adjoint (PC) au logement de la maire Ian Brossat « s'étonne que Claude Goasguen qui est avocat se permette de tirer des conclusions sur une enquête ouverte qui n'a pas encore abouti ».Cette même nuit, d'autres quartiers de Paris ont été la proie de violences urbaines. C'est le cas à Pernety (XIVe). Dans ce petit quartier situé derrière la gare Montparnasse, peu avant minuit, des jeunes ont tiré des pétards et des mortiers et lancé des bouteilles et des cocktails Molotov en direction des forces de l'ordre avant de mettre le feu à des poubelles. Un des jeunes a été interpellé et placé en garde à vue. D'autres incidents sont à déplorer dans les XVe, XVIIe et XIXe arrondissements. Avenue de Flandre (XIXe), trois hommes ont été interpellés et placés en garde à vue. Ils transportaient dans le coffre de leur voiture des feux d'artifice.