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Sénégal : vague d’arrestation de journalistes

Plusieurs journalistes du quotidien « L’Observateur » ont été arrêtés pour avoir révélé des détails sur l’envoi de troupes sénégalaisaises au Yemen. Ils doivent être présentés au procureur jeudi.

Par  (contributeur Le Monde Afrique au Sénégal)

Publié le 16 juillet 2015 à 12h26, modifié le 16 juillet 2015 à 10h33

Temps de Lecture 2 min.

Un policier tente d'empêcher un journaliste de prendre des photos, à Dakar en mars 2015.

L’envoi de soldats sénégalais en Arabie saoudite pour soutenir la guerre au Yémen est devenu un sujet qui fâche au Sénégal. Et c’est sans doute ce qui explique la valse des journalistes, depuis lundi 13 juillet, devant la section de recherche de la gendarmerie du quartier Colobane de Dakar.

Mardi 14 juillet, le directeur de publication du journal L’Observateur, Alioune Badara Fall, et son reporter Mamadou Seck ont été cueillis à la rédaction par deux gendarmes avant d’être conduits à la brigade de recherche.

Il leur a été reproché d’être allés trop loin dans les détails sur l’envoi de 2 100 soldats en Arabie saoudite. Relâchés dans la soirée, ils ont été convoqués à nouveau mercredi 15 et déféré au parquet. Ils ont passé la nuit au commissariat central de Dakar et seront de nouveau présentés au procureur, jeudi 16.

L’article à l’origine de cette convocation remonte au 8 mai. Dans L’Observateur, premier quotidien d’information sénégalais (100 000 exemplaires par jour), appartenant au groupe de presse du chanteur Youssou Ndour, le journaliste détaillait le dispositif sénégalais de la mission « Tempête décisive » contre les rebelles houthis au Yemen : deux groupes de combat nommés Alpha et Bravo, composés d’un tiers de réservistes (en retraite depuis cinq ans) et le reste de militaires actifs. « Un groupe d’appui et un autre groupe de soutien, composés de moitiés de réservistes devaient compléter les groupements », écrivait le journal.

Accusés de « divulgation de secret d’Etat », le directeur de publication de L’Observateur et son reporter ont refusé de livrer leurs sources, conformément à l’article 11 de la Charte des journalistes du Sénégal. Les mêmes reproches ont valu au directeur de publication du journal EnQuête et du site d’information Lignedirecte.sn, Mamoudou Wane, une convocation à la section de recherche de Colobane.

Il lui a été notifié qu’il avait eu tort de publier des informations militaires consécutives à l’envoi de soldats sénégalais au Yémen. Le journaliste, ancien enfant de troupe, avait traité l’information relative aux affectations des soldats dans les zones militaires.

Autre directeur de publication convoqué mardi, gardé à vue, puis présenté au procureur mercredi 15 juillet, Mouhamed Guèye, du journal Quotidien. Contrairement à ses confrères, il a été interpellé pour avoir publié un procès-verbal de l’affaire du célèbre chanteur sénégalais Thione Seck, qui séjourne en prison depuis juin. Le chanteur est accusé d’être mêlé à un vaste réseau de trafic de faux billets en euros. Le directeur de publication du Quotidien a passé la nuit du mercredi au commissariat central et sera présenté au procureur ce jeudi.

Cette vague de convocations et de garde à vue des journalistes a fait naître au sein de la presse sénégalaise un soupçon de tentative d’intimidation. « Cette fuite en avant ne peut accoucher que d’un monstre, que notre démocratie croyait avoir définitivement enterré et par lequel la presse, le cas échéant, ne se laissera pas dévorer », a dénoncé mardi le Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) dans un communiqué.

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« On essaie de créer un climat de terreur mais les journalistes ne céderont pas », ajoute le secrétaire du bureau national du Synpics, Ibrahima Khaliloulah Ndiaye. La mobilisation doit se poursuivre jeudi 16 juillet au palais de justice de Dakar.

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