Le nom du breuvage est encore secret, mais le plan marketing est fin prêt : à l'automne prochain, la start-up californienne Pembient lancera sur le marché chinois une bière à la corne de rhinocéros synthétique. La société compte incorporer ce curieux ingrédient à d'autres substances, tels des lotions et des médicaments.

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Direction la Chine et le Vietnam, deux pays qui attribuent à la corne de rhinocéros mille vertus médicales. Une fois réduite en poudre, elle ferait baisser la fièvre, reculer le cancer, stopper les saignements de nez et remonter la libido. Un médicament miracle? Non, un mythe deux fois millénaire qui a coûté la vie aux derniers rhinocéros vietnamiens. Autant se ronger les ongles ou manger ses cheveux puisqu'ils sont, eux aussi, composés essentiellement de kératine.

Mais les arguments scientifiques n'y font rien. Entre 2009 et 2014, la Chine et le Vietnam ont représenté, à eux seuls, près de 70% des saisies mondiales de cornes de rhinocéros. Et la demande grimpe. "Ce produit y est synonyme d'ascension sociale et de puissance", souligne le colonel Bruno Manin, le patron de l'Oclaesp. Posséder une corne est un signe extérieur de réussite. Offrir de la poudre en cadeau, aussi.

Selon une enquête menée au Vietnam en 2013 par le réseau Traffic, qui surveille le commerce de la faune et de la flore sauvages, 5% des sondés ont reconnu acheter ou consommer de la corne de rhinocéros. Comble du chic pour les nouveaux riches d'Hô Chi Minh-Ville et de Hanoi : la mélanger à du vin. Un cocktail qui éviterait les petits matins comateux...

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