Sarkozy tente de faire oublier ses ratés sur la Grèce
Après plusieurs jours de silence, l’ancien président s’est rendu à Nice ce dimanche.
Par Gabriel Nédélec
Comme si de rien n’était ou presque. Ce dimanche, à Nice, Nicolas Sarkozy a inauguré la caravane d’été des Jeunes Républicains, taclant François Hollande et appelant à l’union à droite pour les régionales. Avant de s’envoler, ce lundi, pour la Tunisie, déplacement qui doit lui permettre de rencontrer le président Béji Caïd Essebsi et de déposer une gerbe à la mémoire des victimes des attaques terroristes.
Des journées classiques pour le président du parti Les Républicains qui, chaque semaine, s’applique à effectuer un déplacement en France et un autre à l’étranger. Mais cette fois, c’est aussi pour lui une bonne manière de changer d’air après la séquence ratée sur le dossier grec.
Nicolas Sarkozy était resté particulièrement silencieux depuis qu’un accord européen a été trouvé, lui qui avait auparavant multiplié les prises de parole pour commenter la crise et l’attitude de son successeur. « Le sujet est aujourd’hui déjà secondaire », plaide son entourage. « Nicolas Sarkozy a choisi de ne pas remettre une pièce dans la machine », avoue toutefois un proche.
Positionnement confus
Son équipe tente de réfuter tout « besoin de tourner la page », assurant que « Nicolas Sarkozy n’a pas eu de positionnement contradictoire ». Le président du parti s’était pourtant, tour à tour, montré ferme avec la Grèce, en actant une sortie « de fait » de la zone euro dès l’annonce du référendum, puis conciliant, quelques jours plus tard.
Un positionnement confus, voire décalé lorsque, quelques heures avant la signature d’un accord, il a appelé François Hollande à se « ressaisir ». « Officiellement, je conteste cette lecture, mais dans les faits, c’est François Hollande qui est apparu victorieux de cette séquence », reconnaît un proche soutien de l’ex-chef de l’Etat.
Les sondages auront toutefois rassuré Nicolas Sarkozy et ses partisans. Dans l’opinion, le leader des Républicains n’a guère semblé pâtir de la séquence. Si l’on en croit une enquête BVA diffusée samedi par iTélé, il gagnerait même du terrain par rapport à ses concurrents pour la primaire de 2016 à droite.
Une rentrée qui s'annonce chargée
Sa cote d’influence y progresse de 6 points en quinze jours, à 76 %, lui permettant de repasser devant Alain Juppé (75 %) auprès des sympathisants du parti. Il est vrai que le maire de Bordeaux à lui aussi peiné à donner une position claire durant la crise grecque.
L’entourage de Nicolas Sarkozy reconnaît que la pause estivale « va faire du bien ». La rentrée s’annonce en effet chargée – et tendue – avec la campagne pour les régionales de décembre, sur laquelle Nicolas Sarkozy compte s’investir, et la lutte pour les primaires, déjà à couteaux tirés. Ce dimanche, Bruno Le Maire, le troisième homme de la compétition, a une nouvelle fois taclé l’ancien président de la République sur sa position versatile au sujet du mariage pour tous…
Gabriel Nedelec