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Tour de France (16e étape) - Sagan, le "nouveau Poulidor"

Peter Sagan a tout donné mais n’a pu rattraper Ruben Plaza ce lundi, lors de la 16e étape entre Bourg-de-Péage et Gap. Le Slovaque termine deuxième pour la 5e fois sur ce Tour de France (!), pour la 16e fois au total. Mais le « nouveau Poulidor » peut se consoler avec un maillot vert quasiment acquis.

Cette fois, Oleg Tinkoff était à ses côtés, à le féliciter chaleureusement. Les relations entre le patron du team Tinkoff-Saxo et Peter Sagan s’étaient quelque peu tendues ces derniers jours : la faute à ces deuxièmes places récurrentes. « Je crois qu’Oleg Tinkoff a été très impressionné par la descente de Peter Sagan, résume Luc Leblanc, membre de la Dream Team RMC Sport. Il se rend bien compte que c’est un très très grand coureur et le fait d’être à ses côtés pour Tinkoff… C’est exceptionnel ce qu’a réalisé Sagan. »

Car si le Slovaque a une nouvelle fois terminé deuxième ce lundi, lors de la 16e étape remportée par Ruben Plaza, il n’a pas grand-chose à se reprocher. Plus connu pour ses capacités au sprint et ses coups de punch, même s’il n’a pas le gabarit du pur sprinteur, Sagan a pris tous les risques dans la descente finale, comme le confirme Cyrille Guimard : « On savait que c’était un formidable descendeur, rappelle le membre de la Dream Team RMC Sport. Il l’a démontré une fois de plus. Il a parfaitement bien géré l’ascension. Mais au moment où Ruben Plaza est sorti, je pense que personne ne pouvait sauter dans la roue. » Il a même frôlé la correctionnelle à deux reprises pour tenter de rattraper Plaza. En vain.

16e deuxième place sur le Tour

Du panache, des risques, mais à l’arrivée, une nouvelle deuxième place : la cinquième sur ce Tour de France 2015 (2e, 5e, 6e, 13e et donc 16e étapes), la 16e sur la Grande Boucle. Et le surnom de « nouveau Poulidor » de se faire entendre de plus en plus. Si frustrant que la situation en devient presque risible, même si le sourire de Sagan à l’arrivée a quelque chose d’un peu jaune.

A force de ne pas réussir à remporter une étape, le coureur Tinkoff-Saxo tente tout. Quitte à s’attirer les foudres de ses compagnons d’échappée. « Il a fait une erreur, estime Cyrille Guimard. Dans l’avant-dernier col, quand il fait son numéro dans la descente. Dans le bas de la descente, il y a plusieurs qui lui ont dit ‘’attends, reste tranquillement, on va tourner’’. Quand vous faites ça aussi loin de l’arrivée, il y a des coureurs qui se disent ‘’écoute, la prochaine fois, tu rouleras tout seul, s’il faut te donner un coup de main, ne compte pas sur nous’’. Il a mis mal à l’aise le reste de l’échappée, qui n’aime pas ce genre de mouvement de la part de celui qui était déjà l’épouvantail. »

Seule consolation pour Peter Sagan : avec 405 points, il compte désormais 89 points d’avance sur son dauphin André Greipel au classement du maillot vert. Autant dire que l’affaire est pliée. « Il ne peut plus être battu, dossier fermé ! », estime Cyrille Guimard. Avec la satisfaction d’avoir conquis le public : une gueule d’ange et un statut de maudit qui attire la compassion. Et puis, il reste encore l’arrivée sur les Champs-Elysées…

A.Bo