JUSTICELiquidation de LFoundry: Le ministère de Montebourg arrache un sursis de trois mois

Liquidation de LFoundry: Le ministère de Montebourg arrache un sursis de trois mois

JUSTICECe délai va permettre la reprise de l'outil industriel en vue d'une reprise, à défaut de sauver les emplois...
Les salariés de LFoundry, bloquent l'accès à l'usine de Rousset, le 23 décembre 2013.
Les salariés de LFoundry, bloquent l'accès à l'usine de Rousset, le 23 décembre 2013. - BERTRAND LANGLOIS / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le fabricant de semi-conducteurs LFoundry, qui emploie 613 salariés dans les Bouches-du-Rhône, a été placé jeudi en liquidation judiciaire avec cessation immédiate d'activité, mais le gouvernement a arraché un délai supplémentaire de trois mois qui doit servir à évaluer la crédibilité d'une offre de reprise de l'outil industriel.

Comme le craignaient les syndicats, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire «sans maintien d'activité», ce qui va déclencher l'envoi prochain des lettres de licenciement aux salariés. Le ministère du Redressement productif a toutefois annoncé dans la soirée avoir obtenu un sursis de trois mois, qui ne sauvera pas les emplois mais permettra de maintenir l'outil industriel dans l'attente d'un éventuel repreneur. «En accord avec le liquidateur nommé ce jour, une cellule sera mise en place pour gérer l'avenir de l'entreprise et en préserver de façon temporaire les actifs», a souligné le ministère dans un communiqué.

Une nouvelle que la CFDT a qualifié jeudi soir de «lueur d'espoir». «Le fait que l'entreprise ne ferme pas encore est une lueur d'espoir, une bonne base, même si nous ne sautons pas de joie car nous serons au chômage très bientôt», a déclaré à l'AFP Michel Millo, délégué CFDT de la société. «Le ministre s'est peut-être aperçu que ceux qui ont géré le dossier ont été assez légers. Nous verrons en tout cas vendredi avec le liquidateur judiciaire comment organiser ce délai de trois mois», a-t-il ajouté.

Uns entreprise californienne intéressée

Avant cette annonce, le délégué Sud Alain Botel estimait qu'il faudrait conserver sur place «entre 30 et 50 emplois pour préserver l'activité». Le délai de trois mois obtenu devra être mis à profit pour confirmer la manifestation d'intérêt présentée le 19 décembre dernier en séance au tribunal par une entreprise californienne de micro-électronique, a souligné le ministère. Cette manifestation d'intérêt, jugée «crédible», avait été assortie d'une demande de poursuite de l'activité pendant trois mois.

D'autres repreneurs potentiels pourraient également se manifester durant cette période. Ce sursis «devra être employé à confirmer la crédibilité de cette solution de reprise. Ce n'est qu'à cette condition qu'une issue positive pourra éventuellement être trouvée», a poursuivi le ministère.

Assemblée générale vendredi

LFoundry, qui emploie 613 personnes à Rousset, près d'Aix-en-Provence, avait été placée en redressement judiciaire fin juin avec une période d'observation de six mois. Selon une source proche du dossier, «les licenciements devraient être prononcés très vite, sous quinze jours ou trois semaines».

«Ce qui nous enrage, c'est qu'on va dépenser 80 millions pour licencier 600 personnes, alors qu'il nous aurait suffi de 25 millions pour pouvoir continuer l'activité, c'est une aberration!» dénonce Alain Botel, de Sud. Les personnels se retrouveront vendredi pour une assemblée générale, avant un comité d'entreprise, aux côtés du liquidateur Me Stéphane Gorrias.