Canicule : les effets de la chaleur égaux à ceux de l'ivresse

Par 35 degrés, un conducteur est de 20 % plus lent que par 25 degrés, faisant courir un risque qui équivaut à la conduite sous 0,5 g d'alcool.

par Jacques Chevalier

Au festival des Vieilles Mécaniques à Vieux-Berquin, les concurrents étaient invités à bien gérer les problèmes de surchauffe à bord.
 
 
Au festival des Vieilles Mécaniques à Vieux-Berquin, les concurrents étaient invités à bien gérer les problèmes de surchauffe à bord.     © ©PHOTOPQR/VOIX DU NORD

Temps de lecture : 3 min

On savait déjà que l'automobile est la meilleure protection contre les orages. Isolée sur ses pneus, c'est une excellente cage de Faraday, à ne pas oublier lorsqu'on affronte l'un de ces violents orages estivaux, résultat de la canicule. Mais même si les cieux sont plus cléments, le soleil cuisant darde ses rayons avec une rare vigueur, jetant sur toute l'Europe une chape de plomb qui établit un record de longévité, depuis ces 40 dernières années. Certes, les 44 degrés rencontrés à Saragosse sont assez fréquents, mais beaucoup moins les 36 degrés à l'aéroport Heathrow de Londres ou les 39 degrés à Paris.

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Depuis l'apparition des systèmes d'air conditionné à bord des voitures, ceux qui ont pu en goûter les avantages en deviennent aussitôt des inconditionnels. Ils reculent les seuils de fatigue sur les longues périodes de conduite et maintiennent un seuil de vigilance élevé plus longtemps. Même les enfants, intenables sur la route des vacances dans des habitacles surchauffés, conservent leur calme sans provoquer une ambiance électrique à bord, source d'accidents. Dans ses laboratoires de recherches à Barcelone, Seat a établi un certain nombre d'observations extrêmement intéressantes.

 

S'il va de soi pour un piéton qu'il doit se couvrir, porter des lunettes de soleil filtrantes, des vêtements légers et amples et se désaltérer régulièrement, le même individu doit observer les mêmes règles lorsqu'il passe au volant. Mais plus surprenant est l'avertissement lancé par Ángel Suárez, ingénieur au centre technique de Seat.

 

Saoul de chaleur

Chez Seat à Bacelone, on est bien placé pour évaluer les effets de la canicule en voiture ©  SEAT
Chez Seat à Bacelone, on est bien placé pour évaluer les effets de la canicule en voiture © SEAT

« Lorsque la température de l'habitacle d'une voiture est de 35 degrés, le temps de réaction du conducteur est de 20 % plus lent que quand il est de 25 degrés. Ce risque est équivalant à la conduite avec une alcoolémie de 0,5 g par litre de sang », prévient-il.

 

Les voitures démunies de conditionneur en seront donc réduites à rouler en dehors des heures les plus chaudes et à s'arrêter très fréquemment pour reposer et réhydrater les passagers. En revanche, tout n'est pas gagné pour ceux qui utilisent un conditionneur. Si on veut éviter de se retrouver à la pharmacie avec maux de gorge et bronchite, il vaut mieux éviter de régler le différentiel de température avec l'extérieur au-delà de 5 °C. Cela vaut pour les parcours fractionnés qui exposent à de fréquents chauds et froids.

 

En revanche, pour les parcours plus longs, on pourra sélectionner une température plus basse sans aller à ressentir la fraîcheur. Celle-ci est le signe d'une climatisation mal réglée et prédispose à des refroidissements. « Un air conditionné bien réglé est celui dont on se demande, au bout d'une demi-heure, s'il fonctionne ou non. » On ne doit pas éprouver de sensation de froid comme on le ferait pour la chaleur avec un système de chauffage. Et puis au moment d'ouvrir une voiture garée au soleil, inutile de lancer la climatisation à fond. Il faut d'abord renouveler l'air de l'habitacle.

 

30 secondes fenêtres ouvertes

« Si nous ouvrons les fenêtres pendant environ 30 secondes en roulant, c'est le minimum avant d'allumer l'air conditionné. Le bouchon de chaleur initial se sera dissipé par lui-même », assure Ángel Suárez. Il recommande également de sélectionner, lorsqu'il existe, le réglage « auto » afin que l'air conditionné soit bien réparti dans l'habitacle. Il dissuade aussi de régler la température en dessous de 21 degrés qui ne sert à rien, sauf à augmenter de façon très sensible la consommation de carburant.

 

Cet ingénieur conseille aussi de « garder la voiture hydratée », de la même manière que les gens boivent quand ils ont soif. Cela signifie vérifier et maintenir les niveaux d'huile et de liquide de refroidissement corrects. De même, il est important de vérifier la pression des pneus, sans hésiter à surgonfler de 200 grammes pour à la fois tenir la charge, mais aussi diminuer le risque de perforations dues à la chaleur. Planifier les déplacements pour éviter de conduire à midi, prendre une pause au moins toutes les deux heures, boire beaucoup et éviter les repas lourds font partie des derniers conseils de prudence par ces temps de canicule.

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Commentaires (5)

  • jacswr

    ... Une loi pour interdire la conduite au dessus de 35° !

  • Ferula

    Pourquoi ne pas mettre un réservoir réfrigérant dans le coffre relié à une douche sur le toit pour hydrater le véhicule ? Ceci étant, en bord de mer en Normandie, vous ne risquer pas la surchauffe !

  • bonsens9

    Les effets néfastes voire dangereux de la chaleur dans les activités du quotidien... Vive la clim'.