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Les écoles d’ingénieurs peinent à s’ouvrir aux femmes

Un rapport du contrôle économique et financier souligne que les écoles publiques d’ingénieurs ont une faible diversité par genre et par origine socioprofessionnelle.

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Publié le 23 juillet 2015 à 17h59, modifié le 23 juillet 2015 à 17h48

Temps de Lecture 2 min.

Trois rangées d'élèves de l'Ecole polytechnique défilent sur les Champs-Elysées le 14 juillet.

Plus les écoles d’ingénieurs sont prestigieuses, moins elles comptent de femmes dans leurs rangs. C’est un des constats d’un rapport du Contrôle général économique et financier (CGEF) remis mi-juillet au ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche et dévoilé le 21 par l’agence de presse spécialisée AEF info. Polytechnique, Ecole des mines, Centrale… les auteurs ont passé au crible les 59 écoles publiques françaises avec pour mission de mesurer « la diversité des étudiants par genre et par origine socioprofessionnelle ».

La conclusion est « sans surprise » expliquent les auteurs : qu’il s’agisse des origines sociales des étudiants ou de leur sexe, les élèves de ces établissements connaissent une « diversité limitée ». En effet, le taux de féminisation est de 28,2 % parmi les élèves ingénieurs. Mais cette moyenne cache des disparités : certains types d’écoles comptent moins d’un cinquième de femmes dans leurs rangs, comme les écoles nationales d’ingénieurs (ENI) ou l’Ecole nationale des arts et métiers (Ensam) où le taux de présence féminine s’écroule à 14 %.

Stratégie d’évitement des femmes

Les établissements les plus illustres ne sont pas les plus féminisés. L’Ecole polytechnique – qui a attendu 1972 pour accepter d’intégrer des femmes – ne compte que 18 % d’étudiantes. Sur le cursus d’ingénieur, ses grandes rivales, l’Ecoles des mines ParisTech ou l’Ecole nationale des ponts et chaussées, font à peine mieux avec 20 % de filles.

Selon les auteurs du rapport, les étudiantes auraient également moins de goût que leurs homologues masculins pour la concurrence :

« Une explication plausible, de nature sociologique, est celle d’une stratégie consciente d’évitement des options les plus compétitives de classes préparatoires, même de la part de nombreuses filles ayant eu d’excellents résultats au bac S (…). Un important gisement des compétences des jeunes femmes est nettement sous-utilisé. »

Des écoles peu ouvertes à la diversité sociale

« Le constat d’inégalité est encore plus accentué s’agissant des origines socioprofessionnelles des élèves », peut-on lire dans le rapport. Quel est le pourcentage d’élèves dont les parents sont employés ou issus d’un milieu ouvrier et qui pourront atteindre les bancs de ces établissements ? Seulement 13 %. Dans cette catégorie, l’Ecole polytechnique se distingue de la plus mauvaise façon avec seulement un peu plus de 1 % de ses élèves issus d’un milieu socioprofessionnel modeste.

Toutefois, le CGEF souligne que le taux moyen de boursiers dans les écoles d’ingénieurs publiques atteint 33 %. Un tiers des étudiants est donc issu de familles à faibles revenus. Mais, là encore, ce taux reste faible dans les écoles les plus prestigieuses, lesquelles restent peu ouvertes à la diversité sociale. Centrale Paris accueille 17 % de boursiers, Polytechnique 16,5 % et Mines ParisTech 15,5 %.

Pour que ses écoles s’ouvrent à davantage de diversité et jouent un rôle d’ascenseur social, le CGEF préconise l’élargissement des classes préparatoires intégrées, un moyen efficace pour apporter un soutien à des candidats d’origine modeste dans le cadre de leur préparation à différents concours. Il suggère également de favoriser l’admission sur titre (dossier, diplôme…) dans les grandes écoles, avec comme objectif une diversification des recrutements.

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