UBS annonce des profits en hausse de 53%

Après Credit Suisse, c’est au tour d’UBS de publier ses résultats pour le deuxième trimestre 2015. L’agenda de la plus grande banque suisse a néanmoins été bousculé par des fuites erronées dans presse helvétique. Dimanche, la « SonntagsZeitung » annonçait des profits à hauteur de 1,5 milliard de francs. « Dans le but d’être transparente et de contrer certaines informations incorrectes rendues publiques », UBS a rectifié le tir en annonçant dès ce lundi, un jour avant la date prévue, avoir dégagé un bénéfice trimestriel de 1,21 milliard de francs suisses (environ 1,1 milliard d’euros), en hausse de 53% sur un an. Quant au produit opérationnel, l’équivalent du chiffre d’affaires, il s’est élevé à 7,82 milliards de francs, contre 7,15 milliards en 2014.

Cap sur la gestion de fortune

Cette hausse est surtout le produit d’un effet de base. Elle s’explique en effet en grande partie par des résultats plombés au deuxième trimestre 2014. UBS avait alors provisionné 254 millions de francs pour litiges, dont une partie concernait une amende de 300 millions d’euros pour avoir aidé des clients allemands à frauder le fisc. Néanmoins, l’établissement souligne que tous les secteurs et toutes les régions d’activité ont contribué à sa performance. La division gestion de fortune, fer de lance de l’établissement, affiche un résultat avant impôts de 769 millions de francs, un des meilleurs résultats sur un deuxième trimestre depuis 2009 avec un afflux d’argent frais de 8,4 milliards de francs suisses.

Certes de nombreux clients européens ont retiré leur argent de la banque en raison de la lutte grandissante contre l’évasion fiscale, mais UBS a réussi en partie à compenser ce phénomène en développant son activité dans les marchés émergents, notamment en Asie où la banque est d’ores et déjà la plus grande banque privée. A titre de comparaison, l’afflux d’argent frais en Asie-Pacifique est de 4,5 milliards de francs suisses contre 1,8 milliard pour l’Europe.

Prudence pour le troisième trimestre

Quant à sa banque de financement et d’investissement (BFI), elle a réalisé un bénéfice avant impôts de 617 millions de francs suisses. L’établissement confirme donc sa stratégie qui consiste à mettre l’accent sur la gestion de fortune – UBS est le plus grand acteur en la matière – tout en réduisant sa BFI. La solidité globale de l’établissement a aussi été renforcée avec un ratio de fonds propres CET 1 à 14,4% à la fin juin, au-dessus de son objectif qui était d’au moins 13,0%.

Le directeur général, Sergio Ermotti, s’est montré satisfait de ces résultats. L’établissement reste toutefois prudent en ce qui concerne les prévisions pour le troisième trimestre, relevant des effets saisonniers qui pourraient affecter ses résultats, sans oublier l’instabilité géopolitique qui fait toujours peser un risque sur l’activité de la banque. En début de matinée, le titre de l’établissement bancaire à la Bourse de Zurich perdait près de 1,4%, à 21,25 francs suisses.