Vaccination contre l'hépatite B : des parents plus méfiants que réticents

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Vaccination contre l'hépatite B : des parents plus méfiants que réticents

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Vaccination contre la grippe en Suisse
Vaccination contre la grippe en Suisse
© GAETAN BALLY/KEYSTONE/MAXPPP - GAETAN BALLY/KEYSTONE/MAXPPP

C'est la question que s'est posée une étude de l'Inpes sur les profils des parents opposés à la vaccination de leur enfant contre l'hépatite B et de ceux qui sont simplement méfiants. Ces derniers sont les plus nombreux... et les plus pragmatiques.

Pour rappel, le vaccin contre l'hépatite B est recommandé chez tous les nourrissons depuis 1994, et en rattrapage chez les adolescents jusqu'à l'âge de 15 ans. Le vaccin est remboursé, et il est indispensable pour prévenir les infections par le virus. En 2012-2013, plus de la moitié des enfants en grande section de maternelle étaient vaccinés , un chiffre encore largement insuffisant selon l'Inpes.

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Le problème, c'est que le vaccin contre l'hépatite B est victime d'une mauvaise réputation pas vraiment méritée. Dans les années 90, on l'avait accusé de déclencher la sclérose en plaques. Depuis, des études scientifiques ont montré qu'il n'en était rien mais le doute, lui, est resté.

Les étourdis, les plus faciles à convaincre

Aujourd'hui, un tiers des parents déclarent ne pas avoir fait vacciner leur enfant contre cette maladie du foie qui peut pourtant les tuer (1 000 morts en France chaque année) , et un quart n'est pas certain de l'avoir fait. Pourquoi ce manque de vaccination ? L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé s'est intéressé à la question, notamment pour mieux cibler d'éventuelles campagnes de prévention sur le sujet.

► ► ► DOCUMENT | L'étude complète sur le profil des parents d'enfants vaccinés ou non (PDF)

Il en ressort notamment que les personnes les moins informées sur le statut vaccinal de leur enfant (a-t-il ou non été vacciné ?) sont les hommes, les personnes âgées de 35 à 44 ans, celles qui n'ont aucun diplôme et les habitants de villes de moins de 100 000 habitants. Bref ces parents qui ne savent plus trop, ce sont surtout des papas, jeunes, employés ou ouvriers, qui travaillent dans les grandes villes.

Pour améliorer la couverture vaccinale, il suffirait de leur proposer plus fréquemment la possibilité de vacciner leur enfant, et ils le feront sans aucun doute.

Les "anti", une population plus complexe

Chez ceux qui n'ont pas fait vacciner leur enfant, ce sont les parents méfiants envers la vaccination qui sont le plus nombreux (46,8 % des enfants non vaccinés, 14,6 % de l'ensemble des personnes interrogées), et elles n'auraient pas accepté de le faire dans les trois mois. Toutefois, elles sont très majoritairement favorables au principe de la vaccination .

36 % des parents d'enfants non vaccinés contre l'hépatite B y sont en revanche fermement opposés. La quasi-totalité estiment que ce ne serait pas une bonne chose pour eux, et les trois quarts estiment que leurs enfants ne pourraient pas attraper l'hépatite B, même s'ils ne sont pas vaccinés. Ce sont principalement des femmes, et des personnes âgées de 35 ans et plus. Toutefois là aussi, seules 5,4 % des personnes interrogées sont opposées à toutes les vaccinations .

La tâche sera plus compliquée pour persuader ceux qui sont totalement opposés à ce vaccin bien particulier. Leur profil : ils ont la quarantaine, sont issus des classes aisées, ont un niveau d'éducation élevé, et s'informent sur des sites internet alternatifs pour se forger leur propre opinion.

Pour les persuader de vacciner leur enfant, l'Invs ne voit qu'une solution : c'est au médecin généraliste, au coeur du dispositif vaccinal, de convaincre ces parents méfiants.

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