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Intrusions de migrants : le malaise des salariés d’Eurotunnel

Les salariés d’Eurotunnel, notamment les équipes de nuit, vivent de plus en plus difficilement les intrusions de migrants et leurs drames quotidiens. Le syndicat majoritaire FO invite même le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve à venir sur place constater l’inquiétude des salariés.

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Toutes les nuits, des migrants par centaines s’introduisent sur le site du tunnel sous la Manche pour tenter le passage en Grande-Bretagne. Certains s’y brisent les os. D’autres y meurent, comme l’un d’entre eux, ce mercredi, écrasé par un camion. « Cette situation, c’est avant tout un drame pour eux, les migrants, commence Stéphane Sauvage, secrétaire du comité d’entreprise (FO). Mais elle devient très difficile à vivre pour les salariés, aussi. Ils sont confrontés, la nuit, à des situations auxquelles ils ne sont pas préparés. Ils voient des familles entières, avec des enfants, tenter le passage. Ils voient des blessés, ils voient des morts. »

Selon Stéphane Sauvage, le personnel d’Eurotunnel se sent quelque peu livré à lui-même : « Nos personnels sont des vigiles, ils ne forment pas une milice. En aucun cas ils ne sont là pour se substituer aux prérogatives de l’État. » Les propos du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, qui reprochait à Eurotunnel de ne pas prendre sa part dans la gestion de la situation ont été très mal perçus par les salariés. Le syndicat majoritaire FO a envoyé un courrier invitant Bernard Cazeneuve à venir passer une nuit sur site, pour mesurer la réalité de la situation, et du mal-être des salariés.

Philippe Vanderbec, est délégué du syndicat CGT, et partage les positions de FO   : « Sur cette question, il faut faire front commun. Il faut être vigilant, aussi, sur le fait que cette situation, et les interruptions de services qu’elle entraîne, n’aient pas de conséquences néfastes sur l’emploi. »

En attendant, il s’agit de soutenir au mieux les salariés les plus exposés, comme les conducteurs de navettes. « Nous avons réactivé la cellule psychologique, j’ai informé les gens sur l’existence du droit de retrait  », ajoute Philippe Vanderbec, lui-même conducteur de navette. « Forcément, on se demande à chaque fois si on ne sera pas le prochain à tuer un migrant. Psychologiquement, c’est très difficile à vivre. »

Eurotunnel emploie près de 4  000 salariés, dont 230 conducteurs de navettes.

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