Intrusions de migrants : le malaise des salariés d’Eurotunnel
Selon Stéphane Sauvage, le personnel d’Eurotunnel se sent quelque peu livré à lui-même : « Nos personnels sont des vigiles, ils ne forment pas une milice. En aucun cas ils ne sont là pour se substituer aux prérogatives de l’État. » Les propos du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, qui reprochait à Eurotunnel de ne pas prendre sa part dans la gestion de la situation ont été très mal perçus par les salariés. Le syndicat majoritaire FO a envoyé un courrier invitant Bernard Cazeneuve à venir passer une nuit sur site, pour mesurer la réalité de la situation, et du mal-être des salariés.
Philippe Vanderbec, est délégué du syndicat CGT, et partage les positions de FO : « Sur cette question, il faut faire front commun. Il faut être vigilant, aussi, sur le fait que cette situation, et les interruptions de services qu’elle entraîne, n’aient pas de conséquences néfastes sur l’emploi. »
En attendant, il s’agit de soutenir au mieux les salariés les plus exposés, comme les conducteurs de navettes. « Nous avons réactivé la cellule psychologique, j’ai informé les gens sur l’existence du droit de retrait », ajoute Philippe Vanderbec, lui-même conducteur de navette. « Forcément, on se demande à chaque fois si on ne sera pas le prochain à tuer un migrant. Psychologiquement, c’est très difficile à vivre. »
Eurotunnel emploie près de 4 000 salariés, dont 230 conducteurs de navettes.