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La chenille processionnaire du pin, extrêmement urticante, arrive à Paris

Le réchauffement climatique et les arbres « hors forêt » expliquent la progression vers le nord de la France de cet insecte.

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Publié le 29 juillet 2015 à 15h39, modifié le 31 juillet 2015 à 14h16

Temps de Lecture 2 min.

Une chenille processionnaire du pin photographiée en décembre 2009 sur l'île de Ré.

Il n’y a désormais plus aucun doute : l’expansion vers le nord de la chenille processionnaire du pin est directement liée au changement climatique. Cet insecte, forestier à l’origine, ne se développait qu’autour du bassin méditerranéen. C’est dans cette région qu’il trouvait les températures propices à son développement.

Mais depuis quelques années, l’insecte peut s’épanouir dans certaines régions septentrionales du continent européen, où le thermomètre ne descend plus en dessous de – 16 °C, température fatale pour les larves de la chenille. Elle est présente désormais dans Paris intra-muros. Or, ses poils très urticants peuvent être dangereux pour l’homme et pour les animaux. Très légers, ils se détachent facilement de la chenille et, une fois en contact avec la peau, provoquent rougeurs et démangeaisons qui peuvent dégénérer en cas d’allergies ou d’absence de traitement.

Des chercheurs de l’INRA viennent de démontrer comment l’insecte peut se déplacer physiquement d’un endroit à l’autre, même quand le paysage forestier ne lui est pas favorable. Car la chenille processionnaire du pin ne se développe qu’en présence de conifères, pin ou cèdre, des aiguilles desquels elle se nourrit. Or, les forêts de conifères sont loin d’être présentes sur tout le territoire français.

« Relais des massifs forestiers »

Les chercheurs ont étudié une parcelle de près de 500 km² dans une zone de grandes cultures au nord de la Beauce, une région qui n’est donc pas, a priori, favorable à l’insecte. Mais en réalisant une cartographie de la parcelle, ils se sont aperçus que les arbres qui pouvaient potentiellement accueillir les chenilles étaient en fait bien plus nombreux qu’ils ne l’imaginaient. « Cela est dû à la présence d’arbres hors forêt, explique Alain Roques, directeur de recherche à l’INRA, qui a participé à l’étude. Ces arbres, ornementaux pour la plupart, sont présents y compris dans les zones urbaines et prennent le relais des massifs forestiers dans l’avancée de la chenille. »

Cette « continuité écologique » explique pourquoi les zones non forestières ne constituent plus un barrage naturel à la propagation de l’insecte, la distance d’un conifère à un autre n’étant pas assez importante pour stopper son avancée. Et c’est dans les zones urbaines que la chenille est la plus difficile à combattre, puisque la diffusion d’insecticides biologiques par voie aérienne y est impossible. Le traitement par voie terrestre (insecticides, pièges autour des arbres…) est possible, mais coûteux et inefficace d’une année sur l’autre. L’INRA préconise donc surtout d’éviter la plantation de pins, qui sert généralement à l’ornementation, hors de son habitat naturel.

La progression de la chenille processionnaire est d’ailleurs plus rapide que ce que les chercheurs avaient prédit. Les équipes de l’INRA n’avaient prévu son arrivée à Paris qu’en 2020. Finalement, la chenille a montré le bout de ses poils urticants dans la capitale dès cette année.

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