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PROCHE-ORIENT

Mort d'un bébé palestinien : sous le choc, les Israéliens appellent à manifester contre la haine

Au lendemain de l'attentat qui a causé la mort d'un bébé palestinien en Cisjordanie, plusieurs organisations israéliennes, de gauche comme de droite, ont appelé à se rassembler samedi soir sous le mot d'ordre "Stop à la haine".

La maison palestinienne incendiée, vendredi 31 juillet, dans laquelle un bébé a été brûlé vif.
La maison palestinienne incendiée, vendredi 31 juillet, dans laquelle un bébé a été brûlé vif. Jaafar Ashtiyeh, AFP
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Des échauffourées entre Palestiniens, soldats et colons israéliens secouaient la Cisjordanie, samedi 1er août, au lendemain d'une journée marquée par le décès de deux jeunes Palestiniens, tués par l'armée israélienne, et d'un bébé, brûlé vif. Des extrémistes juifs sont soupçonnés d'être à l'origine de l'incendie qui a ravagé la maison dans laquelle dormait l'enfant.

Vendredi, journée traditionnelle de mobilisation, les cortèges funéraires en hommage au bébé ont dégénéré en affrontements avec les forces israéliennes. Un adolescent palestinien, touché par une balle de l'armée dans le camp de réfugiés de Jalazoune, qui borde Ramallah, a succombé dans la nuit. Un autre adolescent a été tué par l'armée israélienne, cette fois à Gaza.

Dans la nuit, une dizaine de Palestiniens ont été légèrement blessés dans des échauffourées à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, selon l'agence palestinienne.

"Non au racisme, non à la violence"

Face à cette escalade de violence, "plusieurs organisations de gauche comme de droite appellent à se rassembler ce samedi soir en présence de plusieurs personnalités importantes, comme le président israélien, Reuven Rivlin, qui manifestera à Jérusalem", rapporte Kristell Bernaud, correspondante de France 24 à Jérusalem.

Si l'émotion a été aussi vive parmi les Israéliens, c'est parce que cette journée de violences a succédé à un autre événement sanglant : jeudi soir, un juif ultra-orthodoxe récidiviste a blessé à coups de couteau six personnes, dont une adolescente, lors de la Gay Pride à Jérusalem.

"Au départ, ces rassemblements étaient prévus pour protester contre l’attaque de la Gay Pride mais depuis l’attentat de vendredi matin, le rassemblement a été élargi, indique Kristell Bernaud. Les Israéliens sont ainsi invités à se réunir pour dire ‘Non au racisme’, ‘Non à la violence’. Il s’agit d’envoyer un message pour éviter un embrasement en Cisjordanie." "Il faut que nous disions haut et fort que les incitations à la haine de la part de l'extrême droite tuent", assurent les organisateurs sur leur page Facebook.

Impunité

L'incendie de la maison où est mort le bébé, acte de "terroristes juifs", selon les mots d'une rare dureté de la part des autorités israéliennes, est la dernière d'une longue liste de représailles menées par l'extrême droite israélienne et les colons à l’encontre de Palestiniens.

La plupart de ces attaques sont restées impunies. "Les auteurs de ces attaques qui incendient les mosquées, les églises ou encore les maisons palestiniennes sont appréhendés par les autorités mais rarement traduits en justice", souligne la correspondante de France 24.

C'est la raison pour laquelle elles se poursuivent, assurent, unanimes, militants des droits de l'Homme, Palestiniens et communauté internationale. "Les Israéliens sont tous, dans leur ensemble, extrêmement choqués par l’attentat et attendent que les autorités israéliennes arrêtent les responsables de cette attaque. Ils attendent aussi des autorités qu’elles imposent les mêmes sanctions aux terroristes juifs que celles imposées aux terroristes palestiniens", affirme Kristell Bernaud.

Vendredi, face à la consternation suscitée par les images du petit corps emmailloté dans un drapeau palestinien, les dirigeants israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahou en tête, ont tous dénoncé un acte "terroriste". Le chef du gouvernement ainsi que le président Reuven Rivlin ont, fait exceptionnel, rendu visite à Riham et Ahmed Dawabcheh, les parents du bébé tué dans l'incendie. Le Premier ministre a même appelé le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pour lui assurer que justice serait faite. "Je doute, a répondu le dirigeant palestinien, qu'Israël mette en œuvre une véritable justice".

Selon plusieurs journaux, rapporte la correspondante de France 24, "le choc suscité par cet attentat pourrait toutefois pousser des membres des groupes d’extrême-droite à collaborer avec la police pour retrouver les responsables de cet attentat."

Avec AFP

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