Témoignage

En Irak, la résistance sans fin des yézidis du Sinjar

Il y a un an, le 3 août 2014, l’État islamique lançait une offensive dans le nord de l'Irak et prenait la ville de Sinjar. Depuis, les yézidis de la région, réfugiés sur le mont du même nom, repoussent inlassablement les offensives de Daech et tentent de s'organiser pour obtenir leur autonomie. Témoignage de Saïd Hassan, chef de tribu yézidi qui vit sur le Mont Sinjar depuis août 2014.
Laurence Desjoyaux
Publié le 03/07/2015 à 21h56, mis à jour le 04/08/2015 à 18h00 • Lecture 4 min.
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Des combattants yézidis sur le Mont Sinjar © Dalton Bennett/AP/SIPA

Des combattants yézidis sur le Mont Sinjar © Dalton Bennett/AP/SIPA • © DALTON BENNETT/AP/SIPA

Lorsque le groupe Etat islamique a passé la frontière syrienne pour entrer en Irak, en juin 2014, Saïd Hassan a senti le danger se rapprocher. Des yézidis de Syrie avaient déjà été massacrés par le groupe dans l'indifférence mondiale. « Durant plusieurs semaines, j'ai demandé aux kurdes irakiens de nous donner des armes, raconte-t-il. Nous ne faisions pas confiance aux peshmergas qui protégeaient la région. Les yézidis sont tellement déconsidérés dans la société irakienne qui personne ne voudrait mourir pour eux. » Las, ses demandes restent sans réponse.

Dans la nuit du 2 au 3 août 2014, les djihadistes de l’État islamique se rapprochent de Zomani, le village de Saïd Hassan. Bientôt, ils ne sont plus qu'à 300 mètres. Le chef de la tribu yézidi des Hébéba, qui compte plus d'un millier de familles, appelle encore au secours. « Nous savions bien que pour les yézidis, il n'y avait pas de cohabitation possible avec Daech. Pour eux, nous sommes des hérétiques... » À 2h15 du matin, l'organisation terroriste passe à l'offensive. « Sans tirer un coup de feu », selon Saïd Hassan, les peshmergas se replient, laissant les

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