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La Chine restreint les paiements en ligne

Les opérations seront limitées à 1 000 yuans (147 euros) par jour sur les sites ne disposant que d’un seul niveau de vérification de l’identité du client et à 5 000 yuans sur les sites ayant au moins deux étapes de contrôle.

Par  (Shanghaï, correspondance)

Publié le 04 août 2015 à 07h32, modifié le 04 août 2015 à 14h05

Temps de Lecture 2 min.

La Banque centrale chinoise s’apprête à plafonner le montant des transactions que peuvent réaliser en ligne les consommateurs du pays, arguant du manque actuel de sécurité des paiements sur Internet.

L’annonce est un revers pour les deux grands outils de paiement sur le Web, qui ont émergé ces dernières années en Chine et dont l’ascension concurrence, désormais, l’activité des banques traditionnelles : Alipay, la plate-forme du groupe Alibaba, qui gérait 48,9 % des paiements en ligne chinois au premier trimestre, et Tenpay, intégré à l’application de messagerie sur smartphone WeChat (19,9 % du marché) du géant Tencent. Ces deux outils ne permettent pas seulement de payer ses achats en ligne, de s’acquitter de ses factures ou de régler une course de taxi, ils rendent également possible les virements en quelques secondes et offrent des placements financiers.

Selon une proposition rendue publique, vendredi 31 juillet, par la Banque populaire de Chine, et qui doit être adoptée après une phase de consultation des acteurs du secteur, les citoyens chinois verront leurs paiements limités à 1 000 yuans (147 euros) par jour sur les sites ne disposant que d’un seul niveau de vérification de l’identité du client et à 5 000 yuans (735 euros) sur les sites ayant au moins deux étapes de contrôle. Au-delà, le consommateur sera invité à compléter sa transaction par transfert bancaire.

Résistance des banques

La banque centrale a cherché à minimiser l’impact de ces prochaines mesures sur l’usager, précisant auprès de l’agence de presse officielle, Chine nouvelle, que 61,3 % des clients en ligne ont dépensé moins de 1 000 yuans et 80,1 % moins de 5 000 yuans sur l’ensemble de l’année 2014.

Alibaba a répondu par un communiqué ambigu, à mi-chemin entre soutien au régulateur et cynisme, soulignant : « Une industrie saine a besoin de supervision, une supervision en constante progression et prévisible. »

Outre la guerre qu’ils se livrent entre eux, Alibaba et Tencent sont confrontés à la résistance des grandes banques chinoises, qui, pour la plupart, ne parviennent pas à proposer la même fluidité de service en ligne et des interfaces d’utilisation aussi ludiques que ces deux champions du Web.

Selon le cabinet iResearch, spécialisé dans le suivi des tendances du Web en Chine, les paiements via plate-formes tierces, telles qu’Alipay et Tenpay, a progressé de 29,8 % au cours du seul premier trimestre de 2015, atteignant 2 400 milliards de yuans, 353 milliards d’euros.

Inquiétudes sur le système financier

Alibaba a déjà lancé un fonds offrant une rémunération attractive pour l’épargne de ses clients, Yuebao. Après s’être vu attribuer une licence bancaire, le groupe a lancé, le 25 juin, le service MyBank, proposant cette fois-ci des crédits aux particuliers.

Les grandes banques ne sont pas menacées à court terme – quatre d’entre elles se classaient en 2014 parmi les dix entreprises les plus rentables de la planète, dont au premier rang la Banque industrielle et commerciale de Chine. Mais elles s’inquiètent de louper ce virage important pour l’avenir.

Pour freiner la progression de ces nouveaux géants du Web dans leur pré carré, les banques traditionnelles ont à leur avantage d’avoir l’attention du régulateur, inquiet des risques planant sur le système financier chinois.

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