Fukushima : décès soudain d'un ouvrier de la centrale après 3 heures de travail

Un ouvrier est mort quelques heures après être intervenu sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima, les résultats de son autopsie devraient révéler si la radioactivité en est la cause. 

Après l'accident survenu Fukushima, une zone de 20 à 40 km autour de la centrale nucléaire a été totalement évacuée.
Après l'accident survenu Fukushima, une zone de 20 à 40 km autour de la centrale nucléaire a été totalement évacuée. (NHK)

    Voilà une histoire qui risque de ne pas rassurer les japonais. Un travailleur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima est décédé brutalement, le week-end dernier, quelques heures seulement après sa présence sur le site.

    Le trentenaire a travaillé trois heures samedi matin sur le chantier de construction d'un «mur de glace» érigé pour encercler les réacteur endommagés et stopper les fuites d'eau contaminée. Une fois le travail terminé, il retourne à son bureau situé à 20km du site de la centrale. Là, il explique qu'il se sent mal. Il est immédiatement conduit aux urgences de l'hôpital ou son décès est prononcé en début d'après-midi.

    «Morts accidentelles»

    «Nous sommes en train d'examiner si la cause encore inconnue de sa mort est liée ou non à la tâche effectuée» a indiqué, Tepco, la compagnie en charge de la gestion du site. Ce décès prend un tour politique. Si l'autopsie révèle que la radioactivité est la cause du décès cela pourrait mettre les autorités nippones dans l'embarras.

    Le gouvernement japonais a annoncé lundi aux autorités locales son intention de lever début septembre l'ordre d'évacuation de la localité de Naraha dans la préfecture de Fukushima (nord-est), une première pour une ville totalement désertée après l'accident nucléaire de mars 2011.Le Premier Ministre Shinzo Abe souhaite que les restrictions d'habitat soient toutes levées d'ici à 2017.

    Officiellement, seuls deux employés sont morts sur le site de Fukushima. Dans les deux cas Tepco a assuré qu'il s'agissait d'accidents : un travailleur était mort en chutant d'un réservoir de stockage d'eau, un autre avait été enseveli sous des sédiments lors de travaux d'excavation près d'une zone destinée à l'entreposage de déchets.

    Depuis la catastrophe,  les conditions de sécurité des employés font régulièrement l'objet de critiques. Tepco tente de tenir sa promesse de septembre 2013 : décontaminer toute l'eau stockée sur le site. L'entreprise a doublé le nombre d'ouvriers qui avoisine les 7 000. Plus d'une centaine d'entreprises de sous-traitance plus ou moins professionnelles sont présentes. Ces derniers jours, un des vétérans du site à souligné sur Internet la pénibilité : soleil de plomb, températures de près de 40° à l'ombre, le tout en combinaison, avec un casque, un masque, des bottes et des gants.

    Quatre ouvriers avaient d'ailleurs attaqué Tepco en justice, en septembre 2014, pour dénoncer leur faible rémunération et la dangerosité de leurs conditions de travail.

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