Quand Airbus rêve au successeur du Concorde

Ce pourrait être le successeur du Concorde. Mais pour l’instant, cet avion qui pourrait atteindre 4,5 fois la vitesse du son (soit plus de 5.500 km/h) n’existe que sur le papier et via un brevet déposé en juillet au Bureau américain des patentes et des marques. Ce brevet qui a été déposé par deux divisions spécialisées du groupe Airbus (Astrium SAS et ADS) concerne un « véhicule ultra-rapide et le moyen de locomotion correspondant ».

En théorie cet appareil nettement plus rapide que le Concorde (qui atteignait deux fois la vitesse du son soit 1.224 km/h) permettrait de rallier Paris à Tokyo ou Los Angeles en tout juste trois heures ou bien encore Londres à New York en une heure.

Ces documents ont été dénichés par Deepak Gupta, un passionné qui passe son temps sur sa chaîne Youtube à débusquer les dépôts de licences et de brevets, et qui pour l'occasion a publié il y a peu une vidéo expliquant le contenu du projet.

On y découvre un appareil doté d'une aile delta située au dessus de la carlingue et qui ressemble plus à une navette spatiale qu’à un avion de ligne classique. L’intérieur du fuselage est étroit et n’accueille que deux rangées de deux sièges séparées par une allée centrale. Seulement 20 passagers pourraient ainsi y prendre place. Un système d'oscillation qui rappelle le principe des hamacs permettrait par ailleurs d'atténuer les vibrations et mouvements à l'intérieur de la carlingue pour les passagers. Leur permettant d'être toujours dans le bon sens que l'appareil soit à la verticale (en phase de décollage) ou non.

Trois types de motorisations

Mais au delà du design, c’est la motorisation envisagée qui s’avère la plus innovante : elle se compose de deux statoréacteurs sous l’aile delta, de deux turboréacteurs sous la carlingue et d’un moteur « rocket » situé au centre de l’empennage.

Ces différents moteurs n’ont pas la même fonction. Les deux turboréacteurs ne servent qu’au décollage et aux déplacements au sol et se rétractent en vol. Le moteur « rocket » prend alors le relais pour propulser l’appareil à très haute altitude (environ 35.000 m). Une fois celle-ci atteinte, il s’éteint et ce sont les statoréacteurs qui prennent le relais permettant à l'appareil d'évoluer à une altitude trois fois supérieure à celles des avions de ligne actuels.

Airbus envisage également une version militaire de cet appareil qui n'a cependant pas de grandes chances de voir le jour rapidement. Plusieurs projets de ce type sont actuellement en développement et même si des brevets sont déposés ils n'aboutissent pas tous à une solution industrielle. Et permettent surtout de se prémunir par avance de la concurrence.