VIDEO. L'Arabie saoudite doit 3,7 Mâ?¬ aux Hôpitaux de Paris

Le roi d'Arabie saoudite, qui a quitté hier la Côte d'Azur, n'a pas profité de son séjour pour éponger... 3,7 Mâ?¬ d'impayés de son pays auprès de l'AP-HP.

VIDEO. L'Arabie saoudite doit 3,7 Mâ?¬ aux Hôpitaux de Paris

    C'est Patrick Pelloux, le plus célèbre médecin urgentiste de l'Hexagone, qui a allumé la mèche sur Twitter hier à 8 heures pile. « Avant de partir, le roi d'Arabie saoudite pourrait payer ses factures de 3,7 MEUR aux Hôpitaux de Paris. Un geste de politesse ! » Un tweet rapidement retweeté plusieurs centaines de fois avec des commentaires scandalisés ou humoristiques -- « Il doit être à la CMU ( NDLR : la couverture maladie universelle, permettant l'accès aux soins pour les personnes disposant de faibles ressources) . » Ultime remous autour d'un séjour qui aura fait de nombreuses vagues.

    D'abord, la plage de Vallauris (Alpes-Maritimes) avait été privatisée et aménagée pour être directement reliée à la villa occupée par le roi Salmane et sa suite durant son séjour en France, provoquant la controverse. Ensuite, une femme policière chargée de la sécurisation de la plage avait été affectée à une autre mission... loin des hommes en maillot de bain. Enfin, l'Arabie saoudite est donc débitrice d'une dette de 3,7 Mâ?¬ auprès de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Le chiffre a été confirmé hier après-midi au « Parisien » - « Aujourd'hui en France » par l'AP-HP.

    Pour être tout à fait précis, il ne concerne pas que le roi Salmane, mais comprend, pour toute l'Arabie saoudite, les particuliers, les organismes et l'ambassade à Paris. « Le souci n'est pas celui de la privatisation d'une petite plage, soupire Patrick Pelloux. Si Barack Obama était venu, on aurait privatisé la Méditerranée... Le vrai problème, c'est que de richissimes chefs d'Etat, des personnels d'ambassade viennent se faire soigner en France puis laissent leur ardoise derrière eux. »

    Pourquoi l'AP-HP ferme-t-elle les yeux sur ces lignes de créances qui viendraient pourtant soulager son budget ? « En France, nous n'avons pas l'habitude de réclamer, déplore Patrick Pelloux. Nous sommes trop sympas avec les rois et les diplomates... » Surtout, réclamer auprès d'un Etat étranger « implique de passer par le Quai d'Orsay, décrypte un spécialiste des grands contrats d'armement. C'est prendre le risque de froisser des susceptibilités... et de s'asseoir sur des accords à plusieurs milliards d'euros ». Bref, les comptables de l'AP-HP ne doivent pas trop compter sur les politiques pour taper du poing sur la table. Exemple récent de juteux accords ? Fin juin, Paris et Riyad ont signé des contrats d'une valeur de 10,8 Mdsâ?¬ ! Comparativement, les 3,7 millions dus par l'Arabie sont une goutte d'eau.

    Mais le problème n'en reste pas moins réel. Comme indiqué dans nos éditions du 17 juillet, la dette cumulée (sur l'ensemble des années) des pays étrangers à l'égard de l'AP-HP culminait à 118,6 Mâ?¬ fin 2014. L'AP-HP entend réagir. « Maintenant que nous avons recensé toutes les dettes, nous allons revoir les conventions de dispenses d'avances de frais avec certains pays et exiger des prépaiements », expliquait-on hier à l'AP-HP. Car les riches patients étrangers peuvent aussi permettre de renflouer les caisses des hôpitaux. Depuis 2012, l'AP-HP a décidé de surfacturer de 30 % les soins programmés auprès des non-résidents, ce qui lui a rapporté l'an dernier 10 Mâ?¬ de recettes supplémentaires.

    VIDEO. Le roi d'Arabie saoudite a quitté la Côte d'Azur