Une majorité de Français pour de nouvelles réformes

Stop ou encore ? Après un mois de juillet marqué par l’adoption au Parlement de plusieurs réformes majeures (loi Macron, loi sur le dialogue social, loi sur la transition énergétique, loi sur la décentralisation), les Français semblent en redemander. C’est ce qui ressort d’un sondage CSA pour « Les Echos », Radio classique et l’Institut Montaigne. Au total, une majorité de personnes interrogées (54 %) souhaitent que le gouvernement accélère ou maintienne le rythme des réformes, contre 39 % qui se disent « opposées aux réformes proposées » par celui-ci.

En fait, décrypte Nicolas Fert de CSA, « l’opinion se découpe en trois grands blocs : un électorat représentant autour de 20 % de voix qui soutient toujours l’exécutif ; une opposition constituée par gros tiers de sondés qui voudrait que cela aille plus vite et une autre opposition plus radicalisée fédérant quatre Français sur dix qui rejette les réformes menées ou proposées par la gauche au pouvoir ». Le gouvernement « est pris entre deux feux », souligne-t-il. Mais globalement une nette majorité des sondés approuve les réformes : les 42 % des sympathisants de droite se déclarant opposés à celles proposées par le gouvernement « n’y sont pas hostiles de façon plus générale », relève Nicolas Fert. Seuls les partisans du Front national, qui se recrute beaucoup dans les milieux populaires les plus exposés à la crise, sont très largement hostiles à ce mouvement.

Nouveaux chantiers

Voilà de quoi conforter l’exécutif, qui dit vouloir lancer de nouveaux chantiers à la rentrée mais qui ne dit pas encore très précisément ce en quoi ils consisteront. A part un projet de loi sur le numérique baptisé Macron II pour le début de l’année prochaine, aux contours encore très flous et les suites à donner au rapport Combrexelle sur les possibilités pour les accords d’entreprise ou de branche de déroger à la loi, l’agenda ministériel des prochains mois est pour le moment bien léger.

Les députés de la majorité sont, eux, plus focalisés sur les aménagements à apporter, selon eux, aux aides aux entreprises prévues par le pacte de responsabilité, et ils plaident en faveur d’un geste fiscal en faveur des ménages. Un rapport militant en ce sens a été adopté par la direction du PS voilà dix jours. Et beaucoup au sein de la majorité doutent de la nécessité de relancer à la rentrée un train de réformes, a fortiori si elles sont à tonalité libérale. A quelques mois d’élections régionales qui s’annoncent difficiles, nombre d’élus insistent surtout sur la nécessité de rassembler la gauche plutôt que de la diviser de nouveau.