Alors que le Japon commémore cette semaine les soixante-dix ans du bombardement d’Hiroshima, l’ancien directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Hans Blix, alerte : les armes nucléaires représentent toujours une menace importante.

Dans une tribune publiée par le quotidien irlandais Irish Examiner mercredi 5 août, il explique que “le monde n’assiste pas à un désarmement nucléaire mais à une mise à niveau, voire d’une expansion, des arsenaux nucléaires”. Le Suédois souligne l’importance de la signature d’accords bilatéraux entre les Etats-Unis et la Russie et la ratification du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 1968. Mais il constate que les cinq pays qui en possèdent officiellement, c’est-à-dire les membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu (Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni et Chine), se partagent toujours officiellement 20 000 armes nucléaires. “De quoi détruire l’humanité plusieurs fois”, précise-t-il.


Depuis la Seconde guerre mondiale, les appels à interdire toute utilisation d’armes nucléaires se sont multipliés, explique-t-il, mais “les Etats qui en possèdent s’y sont opposés, préférant une méthode par étapes”. De même, si un Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) a été adopté en 1996, l’ancien directeur de l’AIEA déplore que “huit pays, dont la Chine et les Etats-Unis, aient refusé de le ratifier”.

Pour lui, le désarmement nucléaire “devrait devenir une priorité internationale”. D’après Hans Blix, les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU ont montré “leur capacité à empêcher les Etats d’acquérir des armes de destruction massive mais il serait maintenant temps qu’ils en fassent autant”. “La menace nucléaire est toujours présente”, conclut-il.