PSG : Angel Di Maria, itinéraire d'un cador

Le virtuose argentin, qui sera présenté officiellement cet après-midi dans un grand hôtel parisien, est un passeur hors pair. Sa carrière a pris son envol à Benfica puis au Real Madrid.

PSG : Angel Di Maria, itinéraire d'un cador

    Ã? 7 ans, il était transféré du petit club argentin d'El Torito à Rosario Central pour une vingtaine de ballons. Vingt ans plus tard, Angel Di Maria va s'engager à Paris moyennant 63 MEUR, soit le deuxième joueur le plus cher de l'histoire de la Ligue 1 et du PSG. Portrait de la nouvelle star parisienne.

    Fier de ses origines

    Né le 14 février 1988, à Rosario, dans la même ville que Lionel Messi, Angel Di Maria n'a guère grandi dans l'opulence. Adolescent, ce grand fan de Kily Gonzalez, ancien ailier de Valence et de l'Inter Milan, aidait souvent son père au dépôt de charbon familial. Une origine modeste (il vient de Perdriel, un quartier de Rosario) dont l'Argentin est fier, comme le prouve ce message qu'il s'est fait tatouer sur le bras en 2007, avant de rejoindre Benfica : « Je suis né à Perdriel et c'est la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie. » « Je garde le souvenir d'un jeune homme humble. Il n'a jamais pris la grosse tête, confie son ancien coéquipier à Benfica (2007-2010), l'ex-attaquant vedette Nuno Gomes. Au contraire, il était travailleur, prêt à écouter les anciens pour progresser. Il a aussi toujours été très collectif, disposé à faire jouer les autres. »

    « Ce n'est pas un Messi ou Ronaldo qui veulent à tout prix être les meilleurs à chaque match, ajoute son compatriote Omar Da Fonseca, consultant pour BeIN Sports. Di Maria, lui, veut tout simplement savoir ce qu'il a apporté à son équipe. Au cours de sa carrière, il a évolué à plusieurs postes, y compris arrière gauche. »

    Le joueur n'a d'ailleurs rien d'un serial buteur. « C'est un artiste, un passeur dans l'âme, mais il ne va pas trop chercher à marquer, poursuit le consultant. Sur une saison, en championnat, il met rarement plus de 5 buts. A Paris, il devra améliorer son côté finisseur. »

    Le football plutôt que le karaté

    Enfant, il est décrit comme hyperactif. Le médecin de famille conseille la pratique d'un sport pour canaliser son énergie. Ses parents pensent d'abord au karaté avant d'opter pour le football. « Aujourd'hui, encore, il a ce côté surexcité sur un terrain, sourit Da Fonseca. Il possède un volume de jeu énorme. Son physique frêle y est pour beaucoup. »

    Surnommé Fideo, « spaghetti » en espagnol, son gabarit (1,78 m, 75 kg) n'a rien d'imposant. « C'est un joueur de percussion, de vitesse, de conduite de balle, poursuit le consultant. Il a besoin d'espace et de liberté. Avec Mourinho, lorsque le Real jouait en contre-attaque, il pouvait exprimer tout son talent. Lorsqu'il y a des attaques placées, il est moins à l'aise. Ce qui explique peut-être certaines de ses performances en demi-teinte. »

    Y compris bientôt au PSG ? « Il est vrai qu'à Paris, le jeu est surtout basé sur la possession. Mais, s'il vient, c'est avant tout pour apporter en Ligue des champions, rappelle Da Fonseca. Or, il a souvent répondu présent dans les grands rendez-vous, comme lors de la finale avec le Real (NDLR : contre l'Atlético Madrid en 2014). »

    Papa d'une prématurée

    Lorsqu'il était petit, ses parents l'avaient baptisé Diablito en raison de son fort caractère. Aujourd'hui, en dehors de quelques légères frasques (comme en janvier 2014 au Real lorsqu'il quitte le terrain en se touchant les parties intimes), le joueur, très fervent, se montre discret. « Ce n'est pas une grande gueule, précise Da Fonseca. C'est même quelqu'un d'assez tranquille. » Et de sensible.

    En 2013, la naissance de sa fille Mia, prématurée de 3 mois et hospitalisée pendant de longues semaines, bouleverse sa vie. « Avec ce qui est arrivé à ma fille, j'ai réalisé qu'il n'y avait rien de plus important que cela », confiait-il l'an dernier.

    « Il fonctionne à l'affect. Il est sensible à l'environnement dans lequel il évolue, il a besoin de sentir en confiance », indique le consultant. « A Manchester United, il n'était pas à l'aise. Il a senti la défiance de Van Gaal, souligne l'ex-international portugais (79 sélections) Nuno Gomes. Mais, même s'il n'a pas très bien réussi, cela n'enlève rien à son immense talent. Sa rapidité, ses qualités dans les dribbles et ces centres sont impressionnants. Au PSG, entouré de tous les Sud-Américains (NDLR : dont David Luiz, son ancien coéquipier à Benfica), il brillera à nouveau. »