Plus de migrants ont débarqué en Grèce pendant le seul mois de juillet que toute l'année passée
La situation des migrants et des réfugiés qui débarquent en masse sur les îles grecques en provenance de la Turquie est "absolument honteuse", a souligné un responsable du HCR après une visite sur place.
- Publié le 07-08-2015 à 14h59
- Mis à jour le 07-08-2015 à 15h05
Près de 50.000 migrants ont débarqué sur les côtes grecques en juillet après avoir traversé la Méditerranée annonce vendredi Frontex, l'Agence de surveillance des frontières extérieures de l'UE, qui parle d'un record d'arrivées. Le nombre de clandestins gagnant la Grèce en un mois, dépasse le total de réfugiés enregistrés dans le pays l'an passé. Durant le mois de juillet uniquement, 49.550 migrants ont traversé les frontières grecques extérieures à l'UE, rapporte Frontex, contre 41.700 sur les douze mois de 2014. Le nombre d'arrivées de clandestins en Grèce a quintuplé pour la première partie de l'année par rapport à la même période précédente, indique l'agence européenne dans un communiqué.
Neufs migrants sur dix sont d'origine syrienne ou pakistanaise. Les réfugiés accèdent à la Grèce principalement en traversant la Méditerranée depuis la Turquie sur des embarcations de fortune et débarquent en majeure partie sur les îles de Lebos, Chios, Kos et Samos.
Le Haut-Comissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a appelé vendredi Athènes à mettre fin au "chaos total" qui règne sur ces îles où aboutissent les migrants. "Pour ce qui concerne l'eau, les sanitaires, l'assistance alimentaire, c'est totalement inadéquat. Sur la plupart de ces îles, il n'y a pas de capacités d'accueil", a déclaré le directeur du HCR pour l'Europe, Vincent Cochetel, après avoir visité ces îles.
La situation est intenable pour le pays où les autorités et la mission Posséidon de Frontex qui les secondent sont débordées. "En dépit de financements additionnels, nous n'allons pas pouvoir aider les pays qui ont besoin d'assistance si nous ne recevons l'équipement nécessaire", avertit le directeur-adjoint de Frontex, Gil Arias-Fernández, plaidant pour que les Etats membres de l'UE mettent à disposition plus de moyens. Sa demande est appuyée par la Commission européenne, qui appelle à libérer les fonds promis pour tripler le budget de Frontex.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a réuni d'urgence vendredi son gouvernement pour aborder la question des arrivées massives de réfugiés. Il a déclaré que l'afflux était au delà de ce que l'infrastructure publique pouvait soutenir. "Nous avons des problèmes significatifs pour y faire face, et c'est pourquoi nous avons demandé de l'aide à l'UE", a-t-il commenté. "Il est maintenant temps de voir si l'UE est l'Europe de la solidarité ou bien celle où chacun essaie de protéger ses frontières". Un plan national devrait être adopté la semaine prochaine de sorte à accéder à de nouveaux versements d'aide européenne pour l'asile et l'immigration.
"Nous travaillons beaucoup avec la Grèce pour aider à gérer les migrants", a indiqué vendredi une porte-parole de la Commission européenne, qui n'a pas été en mesure d'indiquer le montant de la tranche d'aide qui serait dégagée. Elle doit provennir d'une enveloppe de 425 millions d'euros prévue à cet effet pour la période 2014-2020.