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En plein Cantal, au début d'une nuit glaciale, dans une maison située à 1 500 mètres d'altitude, isolée par la neige, un veuf de 79 ans tombe dans son salon, la bouche tirée sur le côté et bafouille quelques mots inintelligibles. Un système de surveillance repère rapidement cette situation anormale. Il saisit le code de reconnaissance de cet homme, envoie les images et le son au PC auquel cet homme est abonné. Moins d'une heure après, une équipe du Samu arrive chez lui et le conduit dans un service d'urgence. Sa fille est immédiatement prévenue.
Un dimanche soir de printemps, en région parisienne, Antony, 5 ans, se plaint de la gorge en avalant son yaourt. Sa mère consulte alors une application sur son portable. Le site internet lui établit une hypothèse de diagnostic à partir de ses réponses à une quinzaine de questions. Résultat : angine. Cette femme joint alors un médecin réel, via son smartphone. Grâce à l'image vidéo de la gorge du gamin, envoyée au moyen de la caméra du portable, il confirme le diagnostic et envoie une ordonnance d'antibiotique. La jeune mère va tout de suite récupérer le traitement au distributeur de la pharmacie la plus proche.
« Le temps est venu de convaincre ceux qui doutent des bienfaits de la science, écrit le Pr Guy Vallancien dans le prologue de son dernier livre La Médecine sans médecin*, en leur expliquant les principes qui fondent la médecine du XXIe siècle : fruit des technologies les plus récentes, centrées sur la puissance informatique, la médecine occidentale change en ce qu'elle prend ses distances avec le corps malade grâce aux performances des outils mis à sa disposition pour optimiser nos pratiques médicales. » Selon lui, fini la longue auscultation puisque des instruments très sensibles assurent « l'intermédiation salvatrice entre le praticien et le malade ».
Un hall opératoire multifonctionnel
Bienvenue dans la médecine de 2026 : le Pr Vallancien décrit un hall opératoire multifonctionnel composé de quatre salles de 300 m2, réparties chacune en quatre aires opérationnelles, délimitées par des bandes jaunes au sol. Cet énorme bloc contient tous les appareils d'imagerie, les instruments d'endoscopie et de chirurgie, ainsi que ceux de destruction tissulaire (laser, ultrasons, cryosondes, radiofréquences ...). Le personnel – chirurgiens, ingénieurs, radiologues, informaticiens, infirmières, roboticiens... – n'est plus affecté à une salle. Les compétences sont mutualisées et donc utilisées au maximum, là où il le faut et quand il le faut, dans le seul but d'améliorer la prise en charge des opérés.
Autre exemple cité par l'auteur : Désirée, le premier enfant qui s'est développé en dehors du ventre d'une femme (qui souffrait d'une malformation de l'utérus). « L'utérus a été reconstitué en partie avec des cellules vivantes sur une matrice biologique pour que le placenta s'y implante naturellement », envisage Guy Vallancien. « Une coque faite de nanofibres élastiques permet une amplification progressive en fonction de la croissance du fœtus. (...) L'utérus est irrigué par une pompe à pulsion, injectant du sang artificiel auquel sont ajoutés des éléments nutritifs. (...) La mère vient voir son rejeton régulièrement, le regarde se mouvoir et lui parle doucement via un microphone. » On en reste sans voix...
* Éditions Gallimard, 304 pages, 19,50 euros
Comme toutes les "sciences" perd tout lien avec la réalité. Ce ne sont plus que des théories stériles devenues autonome.
"L'étre" au sens véritable est purement et totalement sacrifié, la psyché assommée par tous les moyens (abrutissement médical et médiatiques) afin d'utiliser le corps physiologique comme support d'application technologique.
L'horreure !
... Ce sera la gestation dissociée de la reproduction. Est-il encore nécessaire de polémiquer sur la gestation pour autrui ? En 2005, Henri Atlan avait déjà publié "L'utérus artificiel"...
A condition d'éviter l'usage des smartphones en salle d'opération !
Bravo à la science, mais qu'en est-il des hommes ?