Publicité

Et si l’écotaxe renaissait de ses cendres dans les régions

Plusieurs d’entre elles étudient une déclinaison locale du dispositif mort-né.Frédéric Cuvillier prône une application transfrontalière avec la Belgique

021251096572_web.jpg
Le gouvernement a lancé un appel d’offres pour démonter les portiques destinés à prélever l’écotaxe, finalement abandonnée après le mouvement des Bonnets rouges bretons.

Par Lionel Steinmann

Publié le 7 août 2015 à 16:24

Abandonnée l’an dernier sous la pression conjuguée de plusieurs lobbies, l’écotaxe n’est pas morte, en tout cas dans son principe, et pourrait bien renaître sous une forme régionale.

Frédéric Cuvillier, qui fut ministre délégué aux Transports jusqu’en août 2014 et qui connaît donc fort bien le dossier, avait lancé l’idée dès novembre dernier. Une suggestion à laquelle François Hollande s’était montré ouvert, quelques jours plus tard, lors d’un déplacement en Alsace, région motivée de longue date pour la mise en place d’un système de taxation des camions transitant sur son territoire.

« Je sais ce que supportent (l’Alsace et la Lorraine) avec le trafic poids lourds en provenance de l’étranger. Il y aura donc discussion (...). Une expérimentation peut être envisagée si les élus en décident et si elle est compatible avec nos engagements européens », avait déclaré le Président.

Ces dernières semaines, l’idée a également germé en Ile-de-France, avec un accueil là encore favorable de l’Exécutif, cette fois en la personne de Ségolène Royal. « Je pense que c’est une bonne idée, non seulement pour la région Ile-de-France, mais aussi pour d’autres régions, » avait commenté en juin dernier la ministre de l’Ecologie. Mais « il faudra que les élus régionaux assument leurs responsabilités (...) y compris financières », avait -elle ajouté.

Publicité

Reste l’épineuse question du passage à la pratique. Alors que le gouvernement a lancé un appel d’offres pour démonter ces portiques, certaines collectivités ont demandé un moratoire de ce démantèlement sur leur territoire, dans l’espoir de réutiliser un jour ces infrastructures. Mais Ecomouv’, la société qui devait assurer la collecte de la taxe, a été dissoute (l’Etat ayant dû débourser au passage plus de 800 millions d’euros pour rompre le contrat) et n’est pas près d’être ressuscitée.

Dans ce cadre, la proposition que fait aujourd’hui Frédéric Cuvillier (lire ci-dessous) est originale : l’ancien ministre propose lui aussi la création d’une taxe « transit » dans la future région Nord-Pas de Calais-Picardie, en y étendant le dispositif semblable à l’écotaxe que la Belgique va mettre en place à partir d’avril 2016. L’embryon d’une taxe transit européenne en somme, qui pourrait peu à peu être étendue à d’autres territoires.

Cette proposition viendra sans doute alimenter la campagne des élections régionales. Mais il lui faudra tout aussi certainement surmonter l’opposition des fédérations patronales du transport routier. Trois d’entre elles ont fait déjà savoir par anticipation au début de l’été qu’« elles s’opposeront à toute réapparition de l’écotaxe sous quelque forme que ce soit, notamment régionale ».

Lionel Steinmann

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres
Publicité