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« Un jour, on vous ferme une classe ; quelques années après, on vous en ferme une deuxième ; après, l'Éducation nationale vous parle de rapprochement pédagogique avec une autre commune et, très, très vite, c'est la fermeture de l'école. Et un bourg comme le nôtre sans école... ben il meurt ! » Mais cette fatalité, Paul Quéméner n'en a pas voulu pour Berrien et ses 987 habitants. Si ailleurs, les parents occupent volontiers (et souvent en vain) l'école, dans ce village du Finistère, il a décidé de frapper un grand coup : il a mis en vente 10 terrains à 1€ le mètre carré au mois de juin. Depuis la mairie croule sous les demandes.
Une semaine seulement après le lancement du projet, Paul Quéméner jubilait ! Il expliquait devoir arrêter de prendre les appels car la mairie en avait déjà reçu plus de 200. La commune avait déjà tenté de vendre les lots – 800 mètres carrés de terrain viabilisé en moyenne – à un peu moins de 10 € le mètre carré, mais l'opération avait échoué. En revanche, l'euro symbolique a su séduire les futurs acquéreurs. Les dix terrains, tous voisins de l'école, sont aujourd'hui vendus.
L'idée folle de brader ses terres a déjà fait ses preuves. Un village normand l'a fait au mois d'avril. Lui aussi avait été complètement dépassé par les appels. Le Télégramme rappelle qu'une autre commune de Bretagne avait entrepris la même démarche il y a trente ans – 1 franc le mètre carré à l'époque – non pas pour sauver une école mais pour relancer la démographie locale. Ils sont passés de 520 à 690 habitants.
Classe sauvage
À Berrien les acheteurs doivent répondre à un cahier des charges strict. Il ont obligation de construire dans un délai de deux ans maximum et ne peuvent pas revendre le terrain à un montant supérieur au prix d'achat. « Nous avons aussi choisi des familles qui avaient des métiers où ils pouvaient facilement déménager. Il y a beaucoup de petits artisans : des maçons, des plombiers… » explique l'adjointe au maire Marie-Pierre Coant. Le projet est calibré. À raison de deux enfants par nouvelle famille, le nombre d'élèves à la rentrée 2016 est estimé à 88. Les familles ont dû renseigner l'âge de leurs bambins afin de pouvoir faire des projections précises. « Ces chiffres ont été transmis à l'inspection académique. Et malgré cela, on n'a pas eu de réponse. » Mais il en faut plus pour arrêter le bourg.
Car Marie-Pierre Coant se méfie. Selon elle, Berrien cherche à faire venir des familles depuis plus de sept ans et a lancé de nombreux projets : « Avec l'aide de l'État, nous avons mis en place une aire de jeu, un centre de loisir, une médiathèque. Ils nous ont soutenus dans nos démarches et maintenant ils nous ferment une classe… » Un inspecteur de circonscription viendra compter les jeunes élèves le jour de la rentrée, le 2 septembre.
Mais les habitants de Berrien ne lâcheront rien. Ils sont prêts à ouvrir une « classe sauvage » si la décision de fermeture était maintenue. Près de dix enseignants fraichement retraités se sont déjà proposés pour assurer les cours. « C'est une action militante devant l'injustice », se réjouit l'adjointe. Qui en profite pour lancer un autre appel : il manque à Berrien « un médecin ou deux ». À bon entendeur !
L'administration n'a pas répondu.
Heureusement des élus locaux se battent et prennent des risques.
Comme si on pouvait dissocier le terrain de la maison lors de la revente. C'est d'ailleurs le localisation qui fixe le prix et souvent le terrain prime. Effet d'aubaine pour des artisans ou des ouvriers du bâtiment qui construiront une maison avec des matériaux volé sur les chantiers. A la revente l'effet d'aubaine aura disparu et même les RSA qui pullulent en Centre Bretagne n'en voudront pas. Il leur faut assez de terrain pour les potes et l'autoproduction
Il faut sauver les villages et les bourgs. Sinon nous finirons tous dans des lotissements au bord de zones commerciales.
Ça n'empêche pas qu ´il faille aussi restructurer nos administrations pour les rendre moins nombreuses, plus efficaces.