Paris-Plages : la polémique enfle autour de «Tel-Aviv Sur Seine»

 

Paris-Plages : la polémique enfle autour de «Tel-Aviv Sur Seine»

    Jeudi 13 août, Paris-Plages prendra des faux airs de plage de Tel-Aviv, grande ville côtière israélienne et haut lieu de la fête à travers le monde. Cette opération de partenariat entre la capitale française et la capitale économique d'Israël a pris le nom de «Tel-Aviv Sur Seine». Cette initiative festive ne durera qu'une seule journée sur un mois de manifestation «balnéaire» sur les quais parisiens. Au programme : présence de foodtrucks proposant des spécialités locales, animations ludiques et gratuites, un DJ en soirée...

    Mais l'initiative n'est pas du goût de tout le monde. Depuis 24 heures, la polémique enfle sur les réseaux sociaux : de nombreux internautes s'insurgent de l'organisation d'un tel événement faisant un rapport direct avec la politique de l'Etat d'Israël et des tragiques événements récents, qui ont coûté la vie à un bébé palestinien et à son père suite à un acte de terrorisme d'extrémistes israéliens. Ce week-end, le mot cl?#TelAvivSurSeine» faisait partie des sujets les plus discutés sur le réseau social Twitter et des élus de Paris ont commencé à s'emparer du dossier.

    Le sujet, brûlant, est l'occasion de messages d'opposition «classique» mais aussi de nombreux commentaires parfois très agressifs ou antisémites sur les réseaux sociaux.

    Certaines personnalités politiques ou journalistiques ont réagi sur Twitter aux attaques contre cet événement. Claude Askolovitch, a ainsi écrit : «Tel-Aviv est vibrante, ouverte, tolérante, gay... L'antithèse des colonies? Et le contraire des obsédés qui hurlent contre #TelAvivSurSeine.»

    Aurore Bergé, élue Les Républicains dans les Yvelines, a aussi commenté ce déferlement : «C'est sympa cette coalition anti#TelAvivsurSeine. De Soral au Parti des Indigènes en passant par BDS. Ce que la France a de meilleur.»

    Plus virulente, la conseillère de Paris Danielle Simonnet (Parti de Gauche) a dénoncé ce samedi dans la soirée «l'indécence» d'organiser une journée «Tel Aviv sur Seine». «Le cynisme de l'organisation d'une telle journée dans le cadre de Paris Plages atteint les sommets de l'indécence», affirme Danielle Simonnet dans un communiqué. «Tout juste une année après les massacres sur la bande de Gaza par l'Etat et l'armée israélienne et alors que le gouvernement israélien intensifie sa politique de colonisation avec les drames que l'on connaît, la Ville de Paris ose organiser dans le cadre de ses partenariats culturels avec les grandes villes du monde une journée mettant à l'honneur Tel Aviv et ses ambiances festives à Paris Plages», déclare l'élue proche de Jean-Luc Mélenchon. «Aucun échange avec des Israéliens humanistes n'y est prévu, encore moins un débat sur la situation du peuple palestinien», déplore-t-elle. «Madame la Maire de Paris, il est encore temps, soit d'annuler cette manifestation soit d'en modifier radicalement la programmation en permettant, avec la diversité associative et citoyenne parisienne des rencontres-débats sur les événements de l'an dernier et la situation actuelle», a encore écrit la conseillère PS à l'adresse du maire, Anne Hidalgo.

    La Mairie de Paris fait de la pédagogie

    Côté Mairie de Paris, on a bien pris la mesure de cette indignation des réseaux sociaux et des risques qui pourraient peser sur l'événement. «On a pris acte de l'agitation sur les réseaux sociaux. On adaptera le dispositif de sécurité à la situation en relation avec la préfecture de Police de Paris. Mais on tient surtout à faire de la pédagogie sur la réalité uniquement festive de l'événement», explique-t-on à l'Hôtel de Ville, interrogé par leParisien.fr.

    «Ce partenariat culturel s'est construit en mai dernier, lors du voyage de la Maire de Paris dans les villes israéliennes et palestiniennes. A cette occasion, Anne Hidalgo avait annoncé sa volonté de renforcer les échanges entre Paris et les collectivités de ces deux pays. Autre concrétisation de ce voyage : une série d'actions de coopération décentralisée avec la Palestine. En juillet, le Conseil de Paris a ainsi étendu les partenariats entre Paris et Bethléem dans le domaine de la gestion de l'eau», précise-t-on également.

    La mairie entend appeler «à l'apaisement et à bien faire la part des choses». Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) a lui saisi le Préfet de Police de Paris, lui demandant de prendre toutes les dispositions qui permettront que «ces journées de convivialité et de détente ne soient ni empêchées, ni perturbées».