Les jeunes face à la croyance et aux questions religieuses

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Avec
  • Dounia Bouzar Anthropologue, directrice générale du Centre de Prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI)
  • Louis Manaranche
  • Delphine Horvilleur Rabbin et philosophe
one truth
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La France, pays laïque par excellence, reste profondément travaillé par la question religieuse. Et selon un récent sondage CSA, la grande nouveauté vient des jeunes générations. Quand on demande à des jeunes de 18 à 25 ans s'ils s'intéressent «souvent» à la religion, 22 % répondent positivement alors que leurs aînés sont en retrait.
Dans une société volontiers ressentie comme individualiste et consumériste, la foi en Dieu peut apparaître à bon nombre d’entre eux comme un espace, où la liberté de penser et de tisser le lien à autrui peuvent s’exercer pleinement, quitte même à devenir un lieu d’expression personnel dont les parents non croyants n’ont pas la clé. Là où leurs aînés rejetaient la foi dans une mentalité positiviste et libertaire, ils voient dans la religion une chance de nouer des relations profondes, et une école de vie, alors qu'ils manquent de boussole et de balises pour leur vie quotidienne. Et la quête spirituelle, on le sait, déborde largement le cadre des trois grands monothéismes pour se déployer dans tous les domaines du bien être et de l’expression de soi au travers des multiples pratiques de la méditation ou de la pleine conscience, héritées des traditions bouddhistes.

Si le christianisme rencontre une crise de la transmission entre les aînés et les cadets, il demeure pour beaucoup de jeunes une appropriation personnelle de leur propre foi. Etre juif ou musulman en France en 2015 expose à des interrogations plus complexes, tant l’actualité nationale et internationale, les enjeux sociétaux et géopolitiques, peuvent conduire à des prises de positions, voire à des radicalisations qui débordent le cadre du sentiment religieux. Les échecs de l’intégration amènent par ailleurs certains jeunes à une « affirmation musulmane » qui se démarque de la pratique discrète et intime de leurs parents, pour devenir l’enjeu d’une affirmation identitaire.

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Pour en parler aujourd’hui nous recevons :

Delphine Horvilleur , femme et rabbin, très active au sein du mouvement juif libéral de France, auteur de En tenue d'Ève : féminin, pudeur et judaïsme (Ed. Grasset, 2013).

à paraître en octobre 2015 " Comment les rabbins font des enfants : Sexe, transmission et identité dans le judaïsme" aux éditions Grasset.

Dounia Bouzar , docteur en anthropologie, spécialiste dans l’analyse du fait religieux, membre de l’observatoire de la laïcité, fondatrice du Centre de Prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam consacré à la prévention et au traitement de l'endoctrinement de l'Islam radical (CPDSI) . Auteur de Désamorcer l'islam radical. Ces dérives sectaires qui défigurent l’islam (Ed. Les Éditions de l'Atelier, 2014)

et Louis Manaranche , enseigne à l’université Paris-IV et écrit pour Le Figaro et Le Figaro vox , dirige le laboratoire d'idées Fonder demain. Il vient de publier « Retrouver l'histoire » (Editions du Cerf, 2015)

Au micro de Sophie Bober

** Annaëlle** , jeune loubavich qui est en 3ème année d’informatique à la faculté de Dauphine

et

Maitri , professeure de yoga et fondatrice du magazine Yoga &Vedas, magazine multimedia sur la philosophie du yoga et de la culture védique

La sélection musicale d'Alexandra Malka :

feeling good
feeling good

Artiste : LAURYN HILL

(A TRIBUTE TO NINA SIMONE)

Titre : FEELING GOOD

Label : JIVE/ EPIC

L'équipe