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Venezuela

Venezuela: la crise, la pénurie, les pillages... et l'effet web 2.0

Les réseaux sociaux s’agitent au Venezuela. Il y a les vacances, les élections à venir en décembre, les coupures d’électricité, mais surtout les pillages, devenus « trending topic » sur Twitter cette semaine. Que se passe-t-il donc à Caracas ?

Situation de pénurie. Quand les uns font la queue pendant des heures, les autres peuvent enfin rejoindre leur domicile avant du papier toilette. Caracas, le 4 août 2015.
Situation de pénurie. Quand les uns font la queue pendant des heures, les autres peuvent enfin rejoindre leur domicile avant du papier toilette. Caracas, le 4 août 2015. REUTERS/Carlos Garcia Rawlins
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De notre correspondant à Caracas,

Les pillages se multiplient au Venezuela depuis qu’un jeune de 22 ans s’est fait tuer le 31 juillet lors d’un pillage dans lequel la police tentait d'intervenir. C’était à San Félix, au centre du pays. Camions de céréales ou de bières, supermarchés publics remplis de poulets à prix « socialistes » (à prix régulé) ou petits commerces venant de recevoir de la farine ou des couches… Tout y passe et les attaques augmentent : 56 pillages au premier semestre selon l’Observatoire vénézuélien de la conflictivité sociale. Une illustration de la grave pénurie qui touche le pays.

Evidemment, la situation est aggravée par l’effet internet. Depuis deux ans, les Vénézuéliens ont pris l’habitude de recourir à des réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook pour trouver ce dont ils ont besoin. Ils se passent des informations du type : « Il y a du café au Locatel, rue Bolivar ». Les plus rapides arrivent à temps, les autres s’énervent. La pénurie est telle que certains font des queues de plus de 24 heures. Les militaires viennent d’être dépêchés pour surveiller les supermarchés en province. Ils doivent même parfois tirer en l’air pour calmer la foule.

Quant Twitter pallie aux faiblesses du journalisme

Il faut dire que la psychose générale guette, surtout dans la capitale. Dès que quelqu’un perçoit une situation conflictuelle, il publie sur Twitter le lieu et l’heure : pillage dans tel ou tel supermarché, dans telle ville, etc. Avec parfois quelques photos. Que l'information soit vraie ou fausse, les commerces environnants s’affolent et ferment, et personne ne peut plus rien acheter. Lorsqu'il s'agit d'être le plus rapide pour acheter à manger, quoi de mieux que 140 signes sur Twitter ? Au Venezuela, beaucoup de gens n’ont pas confiance dans les médias depuis que l’Etat a fait fermer une télévision d’opposition en 2007. C’est à partir de ce moment que l’utilisation de Twitter a explosé.

En ce moment, au Venezuela, les journalistes ont du mal à faire leur travail. Un photographe de la presse locale a encore été bousculé par des militaires mercredi 5 août, alors qu’il était sur une scène de pillage. Et les journalistes souffrent des mêmes problèmes que les autres : inflation, insécurité, etc. D'ailleurs, de nombreuses informations reprises viennent d’utilisateurs de Twitter. Des informations qu’ils vérifient plus ou moins... Les Vénézuéliens préfèrent donc développer leur propre répertoire d’informateurs de confiance sur les réseaux sociaux quand il s’agit de manger. En terme d’infos, on ne fait pas la fine bouche.

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