Fifa : le prince Ali redit non à Platini, qui «fait partie de ce système»

Fifa : le prince Ali redit non à Platini, qui «fait partie de ce système»

    Il avait déjà dit qu'il ne soutiendrait pas Michel Platini, candidat à la présidence de la Fédération internationale de football (Fifa) après la démission du Suisse Sepp Blatter suite aux accusations de corruption au sein de l'instance internationale, affaire dans laquelle mandats d'arrêt et interpellations se sont multipliés. Ce lundi, c'est une opposition frontale au Français, actuel président de l'UEFA, la confédération européenne, que le prince jordanien Ali bin Al Hussein exprime dans une interview à l'Agence France presse (AFP).

    Candidat malheureux fin mai, lors de la dernière élection, face au sortant Blatter qui a,  peu après, été contraint à la démission , le prince Ali refuse pour l'heure de dire s'il va à nouveau tenter sa chance. «Pour l'instant je ne fais qu'échanger avec des collègues, écouter leurs opinions, voir où ils veulent aller. La question n'est jamais de savoir qui sera président, mais d'avoir la bonne personne pour faire le travail», explique-t-il. De son côté, alors que les candidats se dévoilent, l'ex-numéro 10 de l'équipe de France a déjà vu nombre de fédérations ou confédérations lui apporter leur soutien dès sa candidature rendue publique.

    Interrogé sur la personne même de Michel Platini, le prince Ali assure qu'il «n'y a rien de personnel là-dedans». Sans revenir sur le soutien que Platini lui avait apporté, contre Blatter lors de l'élection de fin mai, il dit refuser qu'un homme «du système», tel qu'il qualifie Platini, soit le prochain patron de la Fifa. «J'ai un profond respect pour lui en tant que joueur mais aussi en tant que président de l'UEFA. J'ai travaillé avec lui, nous avions des accords et des désaccords. Mais je ne crois pas qu'il soit la bonne personne actuellement pour faire les réformes. Les personnes présentes dans le passé ne devraient pas rester et lui fait partie de ce système. Il faut de nouvelles têtes, du sang neuf, de nouvelles idées.»

    «Je ne crois pas que ce qu'il pense soit suffisant»

    A la Fifa, assure le prince Ali, «il y avait beaucoup de choses qu'on ne savait pas. Le rapport Garcia n'a pas été rendu public. Il n'a même pas été communiqué au comité exécutif. C'est emblématique des problèmes.» Au-delà de la transparence, c'est aussi la redistribution des moyens qu'il remet en cause. «La Fifa, une organisation magnifique, qui gouverne le sport le plus populaire du monde, doit être beaucoup plus dans l'écoute des fédérations nationales. Elle a accumulé des réserves (financières) depuis plusieurs années avec la Coupe du monde. Ce qui est reversé aux fédérations nationales n'a pas changé depuis, je pense, 1989: c'est absurde».

    Aujourd'hui, pour Ali bin Al Hussein, il faut donc faire table rase du passé. «Nous devons être ouverts, attirer de vrais conseillers, être transparents. Nous devons nous reconcentrer sur le développement, la responsabilité sociale, à laquelle je tiens beaucoup, et restaurer sa réputation.»

    Refusant de les attaquer frontalement, le Jordanien exprime ses doutes sur les propositions de Platini. «Je ne vais pas révéler exactement ce que nous nous sommes dit, mais je suis allé vers lui l'esprit ouvert pour savoir ce qu'il pense. Je ne crois pas que ce soit suffisant pour ce qu'il nous faut. Cela ne doit pas passer par des compromis, il nous faut un débat ouvert et franc. Il doit être question du football, des supporters, des joueurs. Et malheureusement ce n'est pas le cas aujourd'hui.»