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Anne Hidalgo : « Pourquoi nous accueillons Tel-Aviv à Paris Plages »

La maire de la capitale défend l’opération « Tel-Aviv sur Seine », prévue le 13 août, qui suscite une vive polémique.

Publié le 11 août 2015 à 09h08, modifié le 11 août 2015 à 16h21 Temps de Lecture 2 min.

Par Anne Hidalgo, maire de Paris

Depuis treize ans déjà, Paris Plages offre des loisirs à tous les Parisiens et permet d’envisager, le temps de l’été, notre ville sous un aspect plus ludique que d’ordinaire. Pour que Paris Plages garde son attrait, nous y invitons des villes ou des pays étrangers pour des animations ou des événements. Après Athènes, des villes du Brésil ou de Polynésie, nous avons décidé d’accueillir Tel-Aviv durant la journée du 13 août.

Cette idée, finalement banale pour qui aime les villes au bord de l’eau, est née autour d’un déjeuner que les élus des deux villes ont partagé lors du déplacement du Conseil de Paris en Israël et en Palestine que nous avons effectué au mois de mai.

Pourquoi Tel-Aviv ? D’abord, parce qu’elle est une ville balnéaire appréciée des noctambules du monde entier, ce qui lui vaut son surnom de « Ville qui ne dort jamais ». C’est surtout une ville avec laquelle nous échangeons régulièrement dans les domaines de la culture et des nouvelles technologies. Elle organise une déclinaison locale de Nuit Blanche depuis neuf ans déjà et nous sommes en train d’associer nos incubateurs pour que des start-up de Paris et de Tel-Aviv puissent profiter à moindre coût des ressources disponibles dans chacune des deux villes.

Une ville progressiste

Même dans le contexte enlisé et violent du conflit israélo-palestinien, Tel-Aviv reste une ville ouverte à toutes les minorités, y compris sexuelles, créative, inclusive, en un mot une ville progressiste, détestée à ce titre en Israël par tous les intolérants.

C’est à Tel-Aviv qu’ont eu lieu les manifestations de solidarité les plus impressionnantes avec la famille de l’enfant palestinien brûlé vif par des fanatiques. Et c’est de là-bas que, le 1er août, son oncle a pris la parole pour s’adresser à la foule venue partager sa douleur.

Au-delà, comme maire et comme femme politique engagée en faveur de la paix et du vivre ensemble, je ne saurais rendre une ville ou une population comptable de la politique de son gouvernement. Ce serait mépriser la démocratie locale et donc la démocratie tout court.

S’agissant ici de la première ville d’opposition en Israël, ce serait au mieux grotesque, au pire contre-productif. On peut condamner la politique du gouvernement Nétanyahou sans punir la population israélienne et nous punir nous-mêmes en refusant tout échange permettant d’apprendre à nous connaître.

Echanger plutôt que boycotter

Nos pactes d’amitié avec Tel-Aviv ou Haïfa ne nous ont pas empêchés en tant que ville, de reconnaître la Palestine avant l’Etat français ; d’être solidaires de la population de Gaza en mobilisant des aides d’urgence après les destructions de l’été dernier, et surtout d’avoir avec des villes palestiniennes, comme Jéricho et Bethléem, parmi nos plus importantes coopérations décentralisées en cours dans le monde.

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Au Moyen-Orient comme ailleurs, la doctrine de Paris est intangible : elle consiste à encourager plutôt qu’à réprimander, à échanger plutôt qu’à boycotter, à dialoguer plutôt qu’à excommunier et de ce fait, à voyager tant en Israël qu’en Palestine et à entretenir des liens avec tous ceux qui œuvrent au rapprochement. Je crois en la diplomatie des villes, à même d’avoir un temps d’avance sur les Etats dans le rapprochement entre les peuples.

En invitant Tel-Aviv sur les berges de la Seine, le 13 août, Paris est fidèle tout à la fois à l’aspect ludique de Paris Plages et à ses valeurs d’échange et de tolérance. Notre ville contribue ainsi à une culture de paix et à dépasser les préjugés.

C’est dans cet esprit que j’invite les Parisiennes et les Parisiens à venir nombreux.

Le Monde

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