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Centrafrique

Centrafrique : des casques bleus accusés de viol et d'homicide à Bangui

La mission de l'ONU en Centrafrique lance une enquête contre des casques bleus accusés par Amnesty international de viol et d'homicide. Les faits se seraient déroulés à Bangui au début du mois d'août.

Des casques bleus rwandais patrouillent dans l'enclave musulmane du PK5, le 31 mai 2014.
Des casques bleus rwandais patrouillent dans l'enclave musulmane du PK5, le 31 mai 2014. Marco Longari, AFP
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Une nouvelle fois, des forces armées censées maintenir la paix et la sécurité auprès des populations en Centrafrique sont accusées d'exactions. La mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) a ouvert une enquête après des accusations communiquées mardi 11 août par Amnesty international sur le "viol d'une fillette" et "l'homicide d'un adolescent de 16 ans et de son père", qui auraient été commis par des casques bleus au cours d'une opération armée dans Bangui au début du mois.

"D'après les éléments dont nous disposons, tout porte à croire qu'un casque bleu a violé une fillette et que d'autres ont tué deux civils de façon aveugle", affirme Amnesty international dans un communiqué publié mardi.

La Minusca, tout en "prenant très au sérieux" ces accusations, a déclaré ne "pas être au courant de ces faits". "Il nous faut des faits établis, vérifiables, nous avons ouvert une enquête", a déclaré à l'AFP depuis Bangui son porte-parole, Hamadoun Touré. "Aucune mauvaise conduite de cette nature ne peut être tolérée. […] Le secrétaire général prend cette situation très au sérieux", a déclaré depuis New York Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Une opération en pleine enclave de la Séléka

Au moins cinq personnes, dont un casque bleu camerounais de la Minusca, avaient été tuées et des dizaines d'autres blessées pendant cette opération qui s'est déroulée les 2 et 3 août. Elle visait à arrêter un ancien chef de l'ex-rébellion Séléka dans l'enclave musulmane du PK5 à Bangui. La Séléka, à dominante musulmane, avait pris le pouvoir à Bangui en mars 2013, avant d'en être chassée l'année suivante, mais elle y a gardé des sympathisants, notamment dans le quartier du PK5.

>> À lire sur France 24 : "Qui sont les rebelles de la Séléka, nouveaux maîtres de Bangui ?"

"Il faut qu'une enquête indépendante soit menée de toute urgence par la justice civile et que les responsables présumés de ces crimes soient suspendus sans délai", a réclamé Amnesty international. L'ONG a indiqué s'être "entretenue avec 15 témoins immédiatement après les faits, ainsi qu'avec la fillette concernée et des membres de sa famille".

"Pendant une perquisition effectuée dans une maison le 2 août vers 2 h du matin, la fillette s'était cachée dans la salle de bains. Un homme portant, semble-t-il, un casque bleu et un gilet des forces de maintien de la paix des Nations unies l'a emmenée à l'extérieur et violée derrière un camion", accuse le communiqué. "Je me suis mise à pleurer, alors il m'a giflée fort et a mis la main sur ma bouche", a expliqué la fillette aux délégués d'Amnesty.

Au sujet de l'homicide d'un père et de son fils, Amnesty précise "que Balla Hadji, 61 ans, et son fils Souleimane Hadji, 16 ans, ont été atteints par des tirs devant leur maison". Un voisin ayant assisté à la scène à indiqué à Amnesty "qu'ils [les casques bleus] avaient tiré sur tout ce qui bougeait".

Le porte-parole de la Minusca a précisé que la mission a ouvert une enquête "sur toute l'opération" au PK5, quartier difficile d'accès et ouvert au trafic d'armes. Au sujet de l'accusation d'homicide, il a précisé que les casques bleus avaient été accueillis dimanche vers 2 h du matin "par des tirs de roquettes et de grenades. C'est difficile de savoir dans ces conditions qui est tué".

La justice française a par ailleurs ouvert une enquête au sujet de 14 militaires français de l'opération Sangaris en Centrafrique, accusés de viols de six enfants, qui auraient été commis entre fin 2013 et début juin 2014.

L'opération française Sangaris a été lancée en décembre 2013 pour mettre un terme aux violences de la Séléka contre les civils. Mais si la capitale centrafricaine connait un certain retour au calme depuis des mois, Sangaris et la Minusca n'arrivent pas à stabiliser l'ensemble du pays dans lequel de nombreuses "zones grises" restent en proie aux groupes armés et au banditisme.

Avec AFP

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