Matignon met son veto à la création d’une écotaxe régionale
Plusieurs personnalités de la majorité s’étaient pourtant déclarées favorables à cette idée.
Par Lionel Steinmann
L’idée d’une écotaxe régionale, relancée lundi par l’ancien ministre des Transports Frédéric Cuvillier dans une interviewaux « Echos », n’emballe manifestement pas Matignon. Les services du Premier ministre ont en effet affirmé ce mardi à l’AFP que « le gouvernement n’envisage pas du tout d’ouvrir cette possibilité ».
Depuis la liquidation du dispositif, qui avait fait suite à l’abandon de cette mesure par le gouvernement en octobre 2014, « il n’y a plus de sujet d’écotaxe, et il n’y pas lieu de le faire rebondir », a ajouté la source.
Cette mise au point assez sèche dans la forme est assez surprenante, puisqu’elle contredit les propos sur le sujet tenus fin 2014 par François Hollande lors d’un déplacement en Alsace, et plus récemment mi-juin par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, qui s’était déclarée favorable à la mise en place d’une taxe sur les poids lourds en transit dans les régions qui le souhaitent. Elles en auraient désormais la possibilité depuis l’adoption de la loi sur la transition énergétique, qui leur donne la compétence pour adopter des plans climat-énergie territoriaux.
Réactions très négatives
Lundi, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale et tête de liste PS pour les régionales en Ile-de-France, s’était lui aussi déclaré « favorable » à la mise en place d’une écotaxe pour les camions sur les routes franciliennes.
Mais cette perspective a également suscité des réactions très négatives, que ce soit de la part du FN, des fédérations patronales de transport ou encore de Christian Troadec, le leader des bonnets rouges bretons, qui a fustigé l’idée ce mardi dans un communiqué, alors même que personne n’envisage une expérimentation en Bretagne.
A quelques mois des élections régionales, et alors que les agriculteurs, fer de lance de la mobilisation contre l’écotaxe fin 2014, ont déjà des sujets de mécontentements, l’exécutif a choisi de couper court au débat. « Entre le moment où l’écotaxe a été suspendue et le moment où on a liquidé le dispositif, il y a eu tout un temps de réflexion sur les alternatives (...) mais maintenant, on en n’est plus là (...) Il n’y pas de sujet de retour de l’écotaxe, fut-ce sous la forme d’une écotaxe régionale », a insisté Matignon.