Les funérailles de Mohammad Chatah, l'ancien ministre des finances libanais assassiné vendredi à Beyrouth se sont déroulés, dimanche 29 décembre, dans un climat anti-Hezbollah.
« Il n'y a de Dieu que Dieu et le Hezbollah est l'ennemi de Dieu », a scandé la foule en deuil tandis que le cercueil de Mohamed Chatah, recouvert d'un linceul vert et or, était porté dans une mosquée du centre de Beyrouth. La responsabilité de l'organisation armée a été mise en cause dans cette attaque, bien qu'elle l'ait condamnée.
Le corps de M. Chatah a ensuite été inhumé près du cercueil de l'ancien premier ministre, Rafic Hariri, lui-même tué le 14 février 2005 dans un attentat survenu à quelques centaines de mètres seulement du lieu de l'explosion de vendredi. De grands portraits de Mohamed Chatah, accompagnés des mots « martyr de la modération », ont été déployés sur la place près de laquelle il a été enterré.
« LIBÉRER LE PAYS DE L'OCCUPATION DES ARMES ILLÉGITIMES »
La coalition dite du 14 mars, hostile au Hezbollah et au régime syrien, et dont M. Chatah était l'un des cerveaux, a eu des mots durs à l'encontre de l'organisation armée. « Nous avons décidé de libérer le pays de l'occupation des armes illégitimes pour préserver son indépendance, sa souveraineté et sa paix civile », a lancé Fouad Siniora, un des ténors de la coalition.
« Nous avons décidé de nous engager avec le peuple libanais dans une résistance pacifique, civile et démocratique. Nous avons rendez-vous prochainement avec la lutte pacifique », a également déclaré M. Siniora, sans développer davantage.
Le meurtre de M. Chatah a ravivé la crainte d'une reprise des assassinats ciblés : Mohammad Chatah est la neuvième personnalité libanaise hostile au pouvoir syrien et au parti chiite à être assassinée depuis 2005, en plus de trois responsables de sécurité et de l'armée.
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