Référé contre la fin des menus sans porc à Chalon : pas d'urgence selon le juge

 

Référé contre la fin des menus sans porc à Chalon : pas d'urgence selon le juge

    Le recours contre la suppression du menu sans porc dans les cantines de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), dés la rentrée scolaire en septembre, a été rejeté jeudi par le tribunal administratif de Dijon (Côte-d'Or). La condition d'urgence qui justifie le recours à une procédure en référé n'est pas remplie. Effectivement, aucun repas avec du porc n'était prévu avant le 15 octobre. Le juge avait été saisi d'un recours en référé le 23 juillet 2015, par l'association Ligue de défense judiciaire des musulmans, présidée par le sulfureux avocat Karim Achoui.

    Dans l'ordonnance de rejet que Le Parisien a pu consulter, le tribunal énonce que «l'accès aux services de restauration scolaire de l'ensemble des usagers, y compris les enfants de confession musulmane, ne paraît pas compromis». De septembre à fin octobre, un seul repas contient du porc précise le juge. Et seulement en entrée. La condition d'urgence, qui justifie la procédure en référé, «n'apparaît dès lors pas remplie».

    Avant les vacances scolaires, il y avait du porc dans un à deux repas par semaine dans les cantines de Chalon. Par exemple, aux mois de mai et juin derniers, sept repas avec du porc étaient prévus. Tandis qu'aux mois de mars et avril, il y en avait 8. Pour l'instant, on a surtout l'impression que Gilles Platret a supprimé le porc de ses cantines, plutôt que décidé de la fin des menus de substitutions. Reste le tapage médiatique.

    Sur Twitter le maire, s'est félicité ce jeudi de cette première «victoire». Pourtant la décision ne se prononce pas sur la légalité de la suppression des menus sans porc, se bornant à relever l'absence de caractère urgent.

    Sans se prononcer sur le fond, le juge des référés prend le soin de préciser que la restauration scolaire «doit en principe pouvoir être utilisé par tous les parents qui désirent y placer leurs enfants» et que la gestion des cantines ne doit pas aboutir «de fait, à priver certaines catégories de famille de la possibilité d'y accéder pour des considérations liées à leurs opinions religieuses.»

    La polémique était née en mars 2015, lorsque Gilles Platret avait annoncé à ses administrés sa décision de supprimer les repas de substitution dans les cantines scolaires de la ville, où la pratique était en vigueur depuis 1984. Si Nicolas Sarkozy avait soutenu l'initiative, ce n'était pas le cas d'autres ténors du parti, qui avaient fait connaitre leur désaccord, comme Christian Jacob, Bruno Le Maire ou Christian Estrosi.