D’ici quelques mois, les écoliers sud-africains se verront proposer un nouveau cours. Ce projet, évoqué depuis plusieurs mois, s’est vu concrétiser par l’envoi d’une circulaire par le ministère de l’Education fondamentale. Il y invite les autorités responsables de l’éducation publique au niveau national et provincial à prendre leurs dispositions en vue de “l’introduction progressive du mandarin comme langue non officielle”, à compter de janvier 2016. D’après le porte-parole du ministère, des enseignants sud-africains suivent actuellement une formation en Chine grâce “au soutien du gouvernement chinois”, rapporte le Mail & Guardian.

Ce projet a été évoqué pour la première fois l’année dernière, “juste après la signature d’accords bilatéraux entre la Chine et l’Afrique du Sud, relate le quotidien sud-africain. Outre le renforcement des relations commerciales, les deux pays se sont mis d’accord pour coopérer sur les questions d’éducation”. Et le cabinet du ministre avait indiqué que, puisque la Chine “est le principal partenaire commercial de l’Afrique du Sud, nous pensons qu’il est important que nos enfants maîtrisent la langue de Confucius et développent une connaissance de la culture chinoise”. 

Un nouvel impérialisme

Le journal explique que la réforme n’est pas du goût du puissant syndicat Sadtu (syndicat démocratique des enseignants sud-africains). “Pour nous, c’est de la colonisation”, a déclaré Mugwena Maluleke, son secrétaire général, en avril dernier, lorsqu’il a appris que le mandarin et neuf autres langues seraient ajoutés à la liste des cours optionnels. “Pendant la colonisation, certaines personnes étaient complices et vendaient leurs âmes. C’est la même chose […]. Pour nous, c’est la pire forme d’impérialisme que va connaître l’Afrique”.


Si le ministère a bien parlé de plusieurs cours, tous optionnels, seul le mandarin a fait l’objet d’une circulaire. Pour M. Maluleke, le motif est “clairement la corruption. Que le ministère nous dise ce qu’il a reçu de la Chine et dont il ne parle pas”. Avant de préciser : “nous n’avons pas de problème avec la Chine ni avec sa langue”.