Dans un entretien accordé à la BBC, Chris Froome, récent vainqueur du Tour de France, pour la deuxième fois de sa carrière, a encouragé le milieu de l'athlétisme à suivre l'exemple de celui du cyclisme dans la lutte contre le dopage. «D'après ce que j'ai compris, les tests ne sont pas au même niveau que ceux réalisés en cyclisme, a-t-il déclaré. Ils devraient investir beaucoup plus dans (la lutte) antidopage. Ça serait un pas dans la bonne direction.» La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) dépense environ 1,8 millions d'euros par an pour la lutte antidopage, quand l'Union cycliste international (UCI) en dépense à peu près 8,4 millions, même si la plupart de ces fonds viennent des équipes professionnelles, condition nécessaire à leur engagement sur les compétitions.
«Je crois que les choses ont changé (dans le cyclisme) depuis dix ou quinze ans, quand le sport était vraiment sale, a poursuivi Chris Froome, qui a confirmé cette semaine qu'il serait au départ du Tour d'Espagne le 22 août prochain. Les tests ont vraiment évolué et l'UCI a désormais mis en place un système de contrôle qui marche vingt-quatre heures sur vingt-quatre. J'ai confiance en ce système.» Froome a ainsi raconté qu'il avait été contrôlé dans son appartement de Monaco dimanche dernier à trois heures du matin et qu'il n'avait aucun problème à être réveillé aussi tôt, si ça peut montrer à ses fans qu'il est clean.
Chris Froome soutient Mo Farah
Le vainqueur du Tour de France a également apporté son soutien à Mo Farah, son compatriote, champion olympique du 5 000m et du 10 000m, qui souhaite publier ses tests sanguins pour attester de sa probité. Le coureur de fond britannique est actuellement éclaboussé par les accusations de dopage aux États-Unis qui visent son entraîneur Alberto Salazar. «Je pense que, pour les mêmes raisons, on a publié mes rapports de puissance pendant le Tour de France. C'est un pas vers plus de transparence, pour montrer que l'on n'a rien à cacher.» Chris Froome a toutefois précisé que les éventuelles réticences de certains sportifs à publier les résultats de leurs tests sanguins, valeurs très personnelles, ne devraient pas impliquer pour autant des suspicions de dopage. Le monde de l'athlétisme est actuellement secoué par une enquête de médias allemand et britannique selon laquelle un tiers des médaillés mondiaux ou olympiques entre 2001 et 2012 présenteraient des valeurs suspectes dans leurs analyses sanguines.