Les États-Unis ont signifié jeudi à la Chine qu'ils s'alarmaient de plus en plus de la dégradation du bilan des droits de l'homme, prévenant que le sujet sera au coeur de la visite d'État à Washington en septembre du président Xi Jinping.

Des délégations des deux premières puissances mondiales sont réunies jeudi et vendredi au département d'État pour leur session annuelle du «dialogue sur les droits de l'homme», l'un des plus gros contentieux entre les deux gouvernements.

«Il y a aux États-Unis un sentiment croissant de forte inquiétude devant l'évolution des droits de l'homme en Chine», a dénoncé le secrétaire d'État adjoint chargé de la Démocratie et des Droits de l'homme, Tom Malinowski, en rendant compte devant la presse de ses entretiens avec le directeur général au ministère des Affaires étrangères chinois, Li Junhua.

Le message a été «franchement et directement» transmis à Pékin, a assuré le diplomate américain, Washington ayant «insisté sur l'importance de faire des progrès pour que la Chine respecte ses propres lois et engagements internationaux».

M. Malinowski s'est inquiété auprès de ses interlocuteurs de «la récente dégradation de la situation des droits de l'homme» et de «l'accent de plus en plus fort, dans la rhétorique et les lois du gouvernement chinois, sur la lutte contre ce qu'il appelle «l'infiltration culturelle et l'influence occidentale»».

Cela «soulève de graves questions: la Chine reste-t-elle à long terme sur une trajectoire de plus grande ouverture et d'intégration mondiale? Où a-t-elle commencé à se replier sur elle-même?», s'est interrogé le responsable du département d'État.

A ses yeux, cette tendance au repli de la 2e puissance mondiale va «à l'encontre des intérêts de la plupart des Chinois et, compte tenu de l'influence et de l'importance de la Chine, c'est une source de grande inquiétude pour la communauté internationale».

Le dossier épineux des droits de l'homme avait déjà été au coeur du «dialogue stratégique et économique» fin juin à Washington entre les deux pays. Il sera «traité au premier plan au cours de la visite d'Etat en septembre du président Xi Jinping» qui sera reçu à la Maison-Blanche par le président Barack Obama, a promis M. Malinowski.

Le cadre du département d'État a reconnu que la partie chinoise avait évoqué les violences raciales en Amérique. «Les États-Unis ne prétendent jamais qu'ils sont parfaits», a-t-il dit.