La crise alimentaire au programme du sommet de l’Afrique australe

Plus de 20 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire pour compenser la chute de la production agricole.

Temps de lecture: 3 min

Sur une population de 292 millions d’habitants, 27,4 millions de personnes (près de 10 %) sont frappées par des pénuries alimentaires dues aux mauvaises récoltes de l’année.

La production de maïs a par exemple diminué jusqu’à 90 % par endroits dans les pays de la zone, selon un rapport du groupe des Etats de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), publié en juin.

Les pluies irrégulières, la sévère sécheresse et les températures anormalement hautes ont fait des ravages sur le volume des récoltes de la région.

« Le nombre de personnes en insécurité alimentaire est passé de 24,3 millions l’an dernier à 27,4 millions cette année », note un rapport de la SADC transmis à l’AFP cette semaine.

Les chefs d’Etat qui se réunissent à partir de lundi ne devraient cependant pas lancer d’appel conjoint pour demander de l’aide. « Les Etats à titre individuel devraient le faire », prédit Margaret Nyirenda, directrice du département agriculture de la SADC.

La Namibie, le Botswana, le Malawi et le Zimbabwe sont les pays les plus touchés par ces pénuries alimentaires.

Dans ces deux derniers pays, il s’agit même de la « pire crise alimentaire » depuis dix ans, selon David Orr, le porte-parole du Programme Alimentaire Mondial (PAM).

Le Zimbabwe a besoin d’importer 700.000 tonnes de maïs pour pallier la baisse de 49 % de sa production et nourrir 1,5 million de personnes.

Son vice-président Emmerson Mnangagwa a déjà demandé de l’aide aux « organismes de développements et au secteur privé » pour que personne ne soit « exposé à la faim ou à la famine ».

Pire sécheresse en 30 ans

Le Malawi subit de plein fouet les conséquences des inondations du début d’année qui avaient tué 176 personnes et submergé les cultures.

Plus de 2,8 millions de Malawites ont besoin d’aide humanitaire d’ici la fin de l’année selon des estimations officielles.

Le Malawi, habituel troisième producteur de maïs de la sous-région, a dû importer des céréales de Zambie cette année.

La situation est également préoccupante au Botswana où 90 % des récoltes ont été touchées par la sécheresse causée par de fortes chaleurs et de trop rares pluies, selon la SADC.

Mais le Botswana a alloué 44 millions de dollars en urgence pour répondre à la pire sécheresse de ces 30 dernières années, selon le gouvernement.

L’Afrique du Sud, le plus gros producteur de la région, a aussi enregistré une baisse de sa production cette année (-31 %). De quoi inquiéter ses voisins comme le Swaziland, le Lesotho ou le Botswana où elle exporte habituellement.

La récolte de maïs en Afrique du Sud est la « plus faible depuis 2007 », selon le ministère de l’Agriculture interrogé par l’AFP, qui précise que le pays devra importer environ 600.000 tonnes de cette céréale pour assurer ses obligations contractuelles d’exportations.

La sécheresse prolongée dans la région affecte également les pâturages pour le bétail et le volume de grain pour les poulets, ce qui devrait entraîner une augmentation des prix de la viande, du lait, du poulet et des œufs.

 

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