La SNCF va réaffecter son employé payé à ne rien faire depuis 12 ans

Depuis 2003, Charles Simon perçoit chaque mois 5 497 euros brut, sans travailler. "Si on me propose un poste, je demande un dédommagement", dit-il.

Source AFP (avec Le Point)

Un cheminot dénonce le fait d'être payé 5 000 euros par mois depuis 12 ans sans travailler.
Un cheminot dénonce le fait d'être payé 5 000 euros par mois depuis 12 ans sans travailler. © Pascal Deloche/Godong

Temps de lecture : 2 min

Un cheminot dénonce le fait d'être payé 5 000 euros par mois depuis 12 ans sans travailler, mais la SNCF lui reproche d'avoir refusé les affectations et solutions qui lui ont été proposées, selon sncf-un-cadre-paye-a-ne-rien-faire-13-08-2015-1956470_23.php" title="">une information du Point . Charles Simon, cadre supérieur de la SNCF, qui a expliqué avoir été « placardisé virtuellement » en 2003 pour avoir « dénoncé une mauvaise gestion de la comptabilité de Geodis [filiale de la SNCF] », déplore ne pas avoir été affecté à un nouveau poste depuis. L'homme de 55 ans indique avoir reçu quatre propositions de postes en douze ans, auxquels il n'a pas été accepté « après les entretiens parce [qu'il est] un lanceur d'alerte ». « Je demande la reconnaissance de mon statut de lanceur d'alerte pour avoir dénoncé plusieurs fraudes non instruites à ce jour, et l'application de la loi Cahuzac protégeant les lanceurs d'alerte me concernant », insiste le salarié au Point.

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La SNCF précise que cet employé n'a déposé aucune plainte contre la mauvaise gestion qu'il dénonce, et considère l'attitude de Charles Simon « comme mal intentionnée », précisant qu'il a « refusé toutes les solutions proposées, reclassement ou négociation financière pour quitter l'entreprise », selon un porte-parole du groupe. Le groupe public, qui n'est pas en capacité de mettre quelqu'un à la retraite d'office, ne peut pas non plus le licencier, puisque M. Simon est employé « au statut cheminot, qui interdit le licenciement », souligne le porte-parole.

« Mutation disciplinaire »

La SNCF a précisé mettre fin à toute négociation sans lui verser « un euro de dédommagement » et annonce que le Saint-Quentinois qui a fait l'école des Mines et l'Essec « sera affecté à un nouveau poste à partir du 1er septembre ». Précisant qu'il n'était pas au courant de cette proposition, le quinquagénaire estime que « cette procédure s'apparente à une sanction disciplinaire ». Et d'ajouter : « Je ne connais pas le contenu du poste en question qui pourrait être chef de gare à Saint-Pierre-et-Miquelon ». « Si on me propose un poste, je demande un dédommagement », a-t-il également déclaré.

La SNCF ajoute avoir été attaquée en 2011 devant les prud'hommes par Charles Simon, qui estimait « que son inactivité constitue un préjudice ». Le salarié « a été débouté » et réclame désormais au groupe ferroviaire « un demi-million d'euros de dédommagement pour son inactivité », selon la SNCF. Alors que la SNCF estime que l'homme a juridiquement épuisé toutes ses voies de recours, son avocate Me Anne-Sophie Petit a expliqué qu'une demande de dommages et intérêts pour sanction injustifiée était en procédure à la cour d'appel de Paris.

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Commentaires (65)

  • simili

    ... Mais "prout prout cadette", pour une SNCF bien mal organisée, gérée, réservée aux ingénieurs "hautement diplômés"...

    ... Et de surcroît, payés à ne rien faire!

    FRANÇOIS H. Où es tu ?... Nous entends tu ?

    Réponse ?... Je vous la donne en mille :

    "Prout prout cadette"!... Et un peu plus de caviar ma "gauche" cherie adorée diplômée...

    ... Et mal gérée !

  • Francois28

    A la SNCF, la retraite pour les sédentaires peut se prendre à 55 ans (50 ans pour les roulants).
    Donc, où est le problème ?

    Et si il fallait faire travailler tous les salariés de la SNCF comme dans le privé (temps de travail, retraite, congés, productivité, ... ), il y aurait beaucoup moins de salariés ; ce qui permettrait de baisser le prix du billet, ou les subventions reçues.

  • Poil à gratter

    J'ai fai toute ma carrière dans un entreprise nationalisée. Certains cadres, élus députés, continuaient à percevoir leur salaire de l'entreprise et bénéficiaient régulièrement d'avancements. Ils ne mettaient plus les pieds dans l'entreprise mais pouvaient voter aux élections syndicales. "Ils défendent" les intérêts de l'entreprise dans couloirs de l'Assemblée". C'est tout ce que nous avons pu obtenir de la Direction Générale.