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A Odessa, les homosexuels renoncent à la Gay Pride sous pression de milices nationalistes

La manifestation a été interdite par la justice ukrainienne, qui craignait de voir se répéter les violences qui ont éclaté durant la marche de Kiev en juin.

Le Monde avec AFP

Publié le 15 août 2015 à 14h32, modifié le 15 août 2015 à 13h23

Temps de Lecture 2 min.

La Gay Pride de Kiev, en juin, s’était achevée dans la violence, avec 25 interpellations.

Odessa, le grand port ukrainien de la mer Noire, ne verra finalement pas descendre la Gay Pride dans ses rues, samedi 15 août. Les organisateurs avaient décidé de maintenir cette marche malgré son interdiction, jeudi, par la justice, dénonçant une « violation de [leur] droit constitutionnel de rassemblement ». Ils ont fini par se rendre aux arguments du conseil municipal, qui disait craindre des violences.

En juin à Kiev, la deuxième Gay Pride de l’histoire de l’Ukraine avait été attaquée par des ultranationalistes : une dizaine de personnes avaient été blessées, et 25 arrêtées. Le projet avait été mal accueilli à Odessa, notamment par le mouvement ultranationaliste Pravy Sektor, qui avait attaqué le défilé de Kiev. Ce groupe avait été très actif durant la contestation proeuropéenne de Maïdan, notamment au côté de mouvements homosexuels, que les circonstances avaient transformés en alliés. Il participe actuellement aux combats contre la rébellion séparatiste dans l’est du pays.

Les milices nationalistes ont pris une importance particulière à Odessa, ville où les séparatistes prorusses ont été actifs l’an dernier durant la période postrévolutionnaire. L’Etat n’avait alors que peu de prise sur Odessa, et des heurts avaient éclaté entre militants prorusses et pro-Kiev, qui avaient culminé dans l’incendie de la Maison des syndicats, le 2 mai, où 42 prorusses encerclés par la foule avaient trouvé la mort. Ce drame avait provoqué une onde de choc dans le Donbass, dans l’est du pays, déjà en partie coupé de l’Ukraine sous la pression séparatiste prorusse.

Timide effort gouvernemental

« Nous n’allons pas battre les gays, mais la marche n’aura pas lieu », a déclaré cette semaine Sergui Sternenko, le chef de file de Pravy Sektor à Odessa, cité par Interfax. L’administration régionale d’Odessa, dirigée par l’ex-président géorgien Mikheïl Saakachvili, a pris ses distances par rapport à l’interdiction du défilé, renvoyant la responsabilité sur la mairie.

Une simple réception pour des minorités sexuelles et une discussion publique sur l’histoire de l’homosexualité auront lieu dans la journée en ville, a fait savoir le mouvement Odessa Pride.

L’homosexualité, qui était punie par la loi en URSS, reste très stigmatisée en Ukraine, une ex-république soviétique où l’Eglise orthodoxe a une forte influence. Plusieurs tentatives d’adopter une loi homophobe interdisant « la propagande homosexuelle », similaire à celle qui existe en Russie voisine, avaient cependant échoué au Parlement ukrainien en 2012.

La première Gay Pride dans l’histoire de l’Ukraine indépendante avait eu lieu en 2013, réunissant près de cent personnes à Kiev. En 2014, la « marche de l’égalité » avait été annulée, la police ayant refusé d’en assurer la sécurité. En 2015, le président pro-occidental Petro Porochenko a exprimé son soutien à cette marche, ajoutant toutefois qu’il ne souhaitait pas y participer.

Le Monde avec AFP

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