"Air Cocaïne": Qui est le Narbonnais Alain Castany, l'un des quatre Français condamnés en République Dominicaine?
Quatre Français ont été condamnés vendredi soir à des peines de 20 ans de prison en République dominicaine pour trafic de drogues. Les pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, le passager Nicolas Pisapia et l'apporteur d'affaires Alain Castany avaient été arrêtés dans la nuit du 19 au 20 mars 2013, alors qu'ils s'apprêtaient à décoller de l'aéroport de Punta Cana (est) à bord d'un Falcon 50 où se trouvaient 680kg de cocaïne.
Durant de nombreuses années, Alain Castany, âgé de 69 ans aujourd’hui, a été un important assureur à Narbonne où il gérait le cabinet "Bussac-Castany". Ce Catalan d’origine avait ses bureaux rue des Thermes, dans un premier temps, puis rue Saint-Hippolyte, vers les Hauts-de-Narbonne, là où se situe aujourd’hui le Syndicat Mixte du Delta de l’Aude.
En 2003, Alain Castany change d’orientation et décide de vendre son cabinet narbonnais, tout en conservant celui qu’il détenait à Paris. Cependant, quelques mois plus tôt, en mars 2002, l’assureur connaît des ennuis judiciaires. Il avait été condamné par la 12e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris à 18 mois de prison avec sursis, pour avoir détourné d’importantes sommes d’argent. De 1995 à 1997, Alain Castany n’aurait pas reversé à la société AXA une partie des sommes payées par la Fédération française de vol libre, dont il était le courtier depuis 15 ans.
"J'espère ne pas être condamné pour avoir été au mauvais endroit au mauvais moment"
Lors de son arrestation en République Dominicaine, Alain Castany était un apporteur d'affaires travaillant avec la compagnie ayant affrété l'appareil. A la fin de son procès, l'ancien assureur narbonnais s'était exprimé brièvement. "Après deux ans, je n'ai entendu que des mensonges dans la bouche du ministère public", s'était-il défendu. "J'espère ne pas être condamné pour avoir été au mauvais endroit au mauvais moment."
La condamnation par la justice dominicaine a choqué en France. L'avocate des pilotes, Me Maria Elena Gratereaux, a annoncé qu'elle ferait appel, de même que Nicolas Pisapia. Christine Odos, la soeur de l'un des deux pilotes, Bruno Odos, s'est dite "en colère, accablée, révulsée", après la condamnation. "On n'a pas bien dormi, on attendait un verdict positif, pour nous c'était évident, ça a été le coup de massue. Je suis en colère, accablée, révulsée, tous les mots que je peux employer sont faibles", a-t-elle déclaré. Le père de Nicolas Pisapia s'est dit "profondément choqué" par le verdict, ajoutant qu'il n'y a "aucun élément" qui prouve la culpabilité de son fils.
Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères a estimé que la condamnation des quatre Français n'était "toutefois pas définitive" et a indiqué "continuer à leur assurer une protection consulaire active". Le ministère a qualifié de "très lourde" la peine prononcée et ajouté qu'il allait "suivre cette affaire avec la plus grande attention".
"Une plus forte implication de la diplomatie française", c'est ce que le sénateur représentant les Français établis hors de France, Olivier Cadic, a demandé.
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