Petit coup de soleil sur le coût de la vie étudiante : en septembre les élèves de l’enseignement supérieur devraient grappiller plusieurs dizaines d’euros dans leur budget de rentrée, selon l’indicateur du coût de la rentrée étudiante diffusé lundi 17 août par la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE).
L’achat du matériel pédagogique nécessaire à intégrer la vie universitaire ne va pourtant pas baisser en septembre, il va même faire un bond de 3,38 %, plus de 15 fois l’inflation. L’assurance logement est également en hausse, tout comme la sécurité sociale et la mutuelle. Téléphone, accès à Internet, produits de première nécessité ou loisirs verront aussi leur prix évoluer à la hausse. En fait, l’importante baisse dont devrait bénéficier le monde estudiantin repose sur un recul des deux principaux postes de dépenses que sont le logement et le transport.
Le principal gain pour les étudiants proviendra de l’encadrement des frais d’agence, désormais réglementés par la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR). Ils représenteront, selon la FAGE, « une économie de 42,25 %, passant d’un coût moyen de 447,85 euros en 2014 à un coût moyen de 258,63 euros en 2015. » Quant aux coûts des transports, ils baissent de plus de 2 % en province et de 8, 61 % en Ile-de-France. Une forte baisse au sein de l’agglomération parisienne liée à la mise en place de la carte Imagine « R » à tarif unique. Enfin, le gel des frais d’inscription pour la rentrée universitaire 2015-2016 contribue également à la diminution du budget rentrée.
Stagnation du coût de la vie
Par contre, « le coût de la vie (frais mensuels et récurrents) est en stagnation », note la FAGE.
L’Union nationale des étudiants de France (UNEF), syndicat étudiant proche du PS, a publié vendredi sa propre enquête sur le coût de la vie des étudiants. Elle en évalue la hausse à 1,1 %, soit environ quatre fois l’inflation.
La FAGE prend en compte dans son calcul les frais de la vie courante (loyer et charges, repas au restaurant universitaire, téléphonie et Internet, transports, loisirs, alimentation, vêtements, etc.), mais aussi les dépenses spécifiques de la rentrée (droits d’inscription, cotisation à la Sécurité sociale, complémentaire santé, frais d’agence, assurance logement…).
La Fédération s’attarde par ailleurs sur le cas particulier des étudiants franciliens : s’ils ont toujours des dépenses plus élevées que les autres — Paris est sans surprise la ville universitaire la plus onéreuse, selon l’UNEF —, cette tendance est « en recul » grâce à « l’encadrement des loyers expérimenté à Paris et à la mise en place de la tarification unique des transports en commun ».
Accroissement des inégalités
Les inégalités continuent de s’accroître, avec par exemple l’augmentation « parfois exponentielle » des frais d’inscription dans certaines formations privées comme les grandes écoles et écoles d’ingénieurs : ainsi la prestigieuse Ecole des hautes études commerciales (Edhec) a-t-elle augmenté de 46 % ses frais d’inscription depuis 2011, passant de 30 850 euros à 45 000 euros, et l’EM Lyon, qui réclamait 31 100 euros en 2011 à ses étudiants, demande désormais 39 500 euros.
Enfin, selon l’organisation étudiante, les jeunes issus d’une catégorie socioprofessionnelle populaire ont davantage tendance à exercer une activité rémunérée « sans lien avec leur domaine de formation, et dépassant souvent le mi-temps ».
Le gouvernement confirme dans un communiqué publié lundi 17 août que le coût de la rentrée scolaire est maîtrisé. En 2015, il augmenterait de seulement 0,1 % sur un an, moitié moins que l’inflation.
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