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SRI LANKA

Élections législatives au Sri Lanka : l’ex-président tente un retour au pouvoir

Les électeurs sri lankais se rendent aux urnes lundi pour élire leurs députés. L'ex-chef de l'État Mahinda Rajapaksa tente un retour sur le devant de la scène politique, plusieurs mois après sa défaite lors de la présidentielle en janvier dernier.

Un policier sri lankais se tient à côté d'un urne à Colombo, le 16 août 2015.
Un policier sri lankais se tient à côté d'un urne à Colombo, le 16 août 2015. Ishara S. Kodikara, AFP
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Les élections législatives ont débuté lundi 17 août au Sri Lanka. Un peu plus de 15 millions d'électeurs sont appelés à renouveler les 225 sièges du Parlement lors de ces élections dont Mahinda Rajapaksa, l’ex-homme fort du pays, espère qu'elles lui fourniront l'occasion de revenir sur la scène politique, cette fois comme Premier ministre.

Battu en janvier par le réformiste Maithripala Sirisena, Mahinda Rajapaksa entend, à 69 ans, reprendre les rênes du pays en tant que Premier ministre après avoir présidé le pays pendant 10 ans, un double mandat marqué en 2009 par l'écrasement de la rébellion séparatiste tamoule, alors active depuis 26 ans dans le nord du pays.

Charismatique, l’ancien président a réussi à attirer à lui de gigantesques foules durant sa campagne électorale. Fort de la victoire militaire face aux Tigres tamouls en 2009, après 37 ans de lutte séparatiste, M. Rajapaksa est très populaire parmi une bonne partie de la majorité cingalaise, qui représente environ 75 % des 20 millions de Sri-Lankais.

>> À lire sur France 24 : "Le pouvoir et les ex-rebelles tamouls coupables de crimes de guerre, selon l'ONU"

De ce fait, il est haï par de nombreux membres de la minorité tamoule qui avaient voté en masse pour M. Sirisena en janvier après avoir boycotté les élections précédentes.

Coalition difficile

Le dernier sondage autorisé pendant la campagne des législatives, réalisé fin juillet, ne lui a toutefois laissé que peu d'espoir de remporter les législatives: près de 40 % des électeurs interrogés ont déclaré juger que le Premier ministre sortant, Ranil Wickremesinghe, à la tête d'un gouvernement minoritaire, était le plus qualifié pour le poste, contre 27,5 % pour Rajapaksa.

Pour les analystes, la forte personnalité de l'ancien président devrait nuire à ses chances de former une coalition, d'autant que tout nouveau chef de gouvernement devra probablement obtenir le soutien de partis minoritaires pour former un cabinet.

Les observateurs estiment que l'alliance réformiste qui a permis à Sirisena de remporter la présidentielle devrait s'assurer une majorité parlementaire et ajoutent qu'elle peut compter sur l'appui de petits partis en cas de besoin.

La coalition gouvernementale bénéficie d'un large soutien au sein des minorités tamoule et musulmane, alors que Rajapaksa, à la tête du Parti libéral du Sri Lanka (SLFP), est donné en tête parmi les cingalais, bouddhistes, qui représentent plus de 70 % de l'électorat.

Relations avec la Chine

Par ailleurs, les relations avec la Chine sont l'un des principaux enjeux du scrutin. Même si Ranil Wickremesinghe est ouvertement pro-occidental - alors que Mahinda Rajapaksa passe pour le favori de Pékin - le Premier ministre sortant connaît l'importance des milliards d'euros d'investissements déjà engagés par Pékin au Sri Lanka.

Le pays est en effet l'une des étapes de la "route de la soie maritime" reliant les rivages de la République populaire à ceux de ses grands clients à l'exportation au Moyent-Orient et en Europe.

Enfin, d'après ses opposants, l'ancien homme fort cherche surtout à obtenir l'immunité parlementaire face à d'éventuelles poursuites. Depuis sa défaite, son épouse et deux de ses frères ont été accusés de corruption. Le nom de l'un de ses fils a été mêlé au meurtre présumé d'une ancienne star de rugby.

Les résultats du scrutin sont attendus mardi.

Avec AFP et Reuters
 

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