Chômage des jeunes: «C’est toujours le même refrain: "On n’embauche pas"»

En difficulté chez les seniors et chômeurs de longue durée, le gouvernement pourra se consoler en voyant le chômage des jeunes reculer (-4,1% depuis avril 2013). Un résultat imputable en grande partie aux emplois d'avenir, qui ont bénéficié à plus de 100.000 d'entre eux.

Des jeunes racontent leurs histoires pour accéder à leur premier job...

Elle pensait ne jamais voir le bout du tunnel. En 2011, en deuxième année d’un bac pro compta, Faty décide de mettre un terme à ses études.

«J’avais 20 ans, c’était une période très compliquée pour moi. J’ai eu des problèmes de famille, j’ai été obligé de tout arrêter, sans pouvoir obtenir mon diplôme.»

En l’absence de revenus, la galère commence pour la jeune femme qui se sait obligée de trouver rapidement un travail pour survivre.

«Je postulais à toutes les offres d’emploi que je trouvais sur Internet, sans succès. Je me rendais aussi dans la Mission locale de mon quartier, qui aide les jeunes à s’insérer dans la vie professionnelle.» L’issue, la jeune femme va la trouver en apprenant l’existence des emplois d’avenir, ces contrats d'aide à l'insertion pour les jeunes, en place depuis novembre 2012.

«Cela a vraiment été d’un grand secours pour moi. Je ne sais pas ce que je serais devenu sans. J’ai répondu à plusieurs offres, obtenu des entretiens, avant de trouver enfin du travail!»

Aujourd’hui, Faty est une fière secrétaire administrative, dans un grand établissement public d’Île-de-France. Elle a trois ans pour faire ses preuves. A la clef, elle le sait: l’espoir de décrocher un CDI.

Philippe habite le Nord-Pas-de-Calais, la région française où le taux de chômage est le plus élevé parmi les moins de 25 ans (19,3%, contre 10,7% en Île-de-France). Les emplois d’avenir? Ce jeune de 23 ans n’en a jamais vu la couleur.

«Je me suis inscrit à Pôle emploi en avril 2013. J’ai commencé à multiplier les contacts par téléphone et par email. Lla réponse des recruteurs est souvent la même, "On n’embauche pas"».

La tête sur les épaules, Philippe sait bien que sa situation ne joue pas en sa faveur. Pourtant, il aimerait juste que quelqu’un lui fasse confiance. «Je n'ai jamais travaillé, que ce soit en CDD, CDI ou intérim. Je n’ai fait que des stages. Les patrons veulent des jeunes déjà qualifiés pour un poste. J’aimerais juste que l’on me donne ma chance, pour démontrer que je suis tout aussi capable qu’un autre.»

L’internaute a récemment tenté une formation dans la productique, sa deuxième de trois mois depuis son inscription à Pôle emploi, mais là aussi sans succès.

Depuis le 17 décembre, sans avoir eu vraiment l’impression d’avancer, Philippe s’est à nouveau mis en recherche d’un travail.