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Voitures autonomes : la bataille des Etats pour accueillir les tests

•Apple chercherait un terrain en Californie pour tester sa voiture sans conducteur.•Les Etats multiplient les dispositifs pour attirer les constructeurs.

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Par Anaïs Moutot

Publié le 18 août 2015 à 01:01

C'est une ancienne base navale de 850 hectares, située près de San Francisco. Créée pendant la Seconde Guerre mondiale, elle a servi à approvisionner en armes les bateaux naviguant dans l'océan Pacifique pendant la guerre du Vietnam et la guerre du Golfe. Aujourd'hui, le terrain est toujours gardé par des militaires, mais il a trouvé une autre utilité : sa trentaine de kilomètres de routes, ses tunnels, ses ponts et ses parkings servent à tester des voitures connectées, voire autonomes. C'est avec ses dirigeants qu'Apple a pris langue en mai dernier pour tester le projet Titan, son ébauche de voiture sans conducteur, selon des documents internes que s'est procurés le quotidien britannique « The Guardian », confirmant un projet qui fait l'objet de rumeurs depuis plusieurs mois.

Plusieurs autres constructeurs, comme Honda et Mercedes-Benz, ont déjà utilisé ce terrain pour tester leurs technologies. Le propriétaire de la station, la Contra Costa Transportation Authority, ambitionne d'en faire « le plus important lieu de tests pour ce nouveau type de recherche ». Mais il n'est pas seul à caresser ce rêve. Le Michigan, berceau des constructeurs automobiles américains, ne veut pas se laisser dépasser par les jeunes loups californiens. L'Etat a inauguré au début de l'été M-City, une fausse ville de 13 hectares construite spécialement pour ce type d'expérimentation (« Les Echos » du 28 juillet). General Motors, Ford et Toyota utiliseront le site. La Floride construit elle aussi une ville artificielle, tandis que la Virginie compte libérer des centaines de kilomètres de routes au nord de l'Etat.

La question des essais sur les routes publiques

Les voitures autonomes devraient représenter un quart des ventes d'automobiles en 2035, selon le cabinet BCG. De quoi faire saliver les responsables politiques et amener les Etats à se livrer une véritable bataille pour attirer ces constructeurs. Le Nevada a été le premier Etat américain à se doter d'une législation sur les voitures autonomes en 2011, poussé par le californien Google, qui était intéressé par l'immensité désertique de cet Etat voisin. Depuis, il a été rejoint par la Floride, le Michigan et la Californie. Chacun tente de tirer son épingle du jeu, en finançant des centres de recherche pour analyser les résultats des tests ou en adoptant des législations favorables aux constructeurs. La question centrale est l'autorisation des tests sur les routes publiques, les Etats craignant d'être pointés du doigt en cas d'accident. Depuis un peu moins d'un an, la Californie a ainsi renforcé son contrôle sur les essais, en exigeant des constructeurs l'obtention d'un permis avant de commencer les tests sur la voie publique. Elle demande aussi qu'une personne soit présente dans l'habitacle, qu'un volant soit installé et que le véhicule ne dépasse pas les 40 kilomètres/heure. Elle a depuis délivré des autorisations à neuf entreprises, dont Tesla, Volkswagen, Mercedes-Benz, et surtout Google, qui a lancé ses propres modèles sur le bitume de Mountain View en juin dernier.

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Face aux avancées des Etats-Unis, l'Europe, à la traîne, tente désormais de rattraper son retard. Le Royaume-Uni a commencé des tests dans quatre villes, tandis que le ministère des Transports allemand a fait part de sa volonté de dédier une partie de l'autoroute entre Berlin et Munich aux essais de voitures autonomes. En France, la première expérimentation aura lieu à Bordeaux en octobre, à l'occasion du congrès ITS dédié à la voiture du futur.

Anaïs Moutot

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