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Amazon : Jeff Bezos répond à une enquête au vitriol du « New York Times »

•Le patron d'Amazon conteste une enquête du quotidien américain.•Le journal accuse l'entreprise de rechercher la productivité à tout prix, au détriment des salariés.

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Par Étienne Combier

Publié le 18 août 2015 à 01:01

Des employés dénonçant des collègues, une ambiance exécrable et un « darwinisme voulu » : le « New York Times » n'y va pas de main morte contre Amazon.

Dans une enquête publiée le 15 août, le quotidien américain décrit une entreprise poussée par la productivité à tout prix, laissant de côté des salariés malades pour ne garder que les plus ambitieux et efficaces. L'enquête, qui a agité les réseaux sociaux ce week-end, a piqué au vif son fondateur, Jeff Bezos. D'autant que le patron d'Amazon est aussi propriétaire du « Washington Post »...

Dans un mémo envoyé à l'ensemble de ses 150.000 salariés, révélé par le site d'information américain « The Verge », l'Américain défend vigoureusement son entreprise. Accusé de créer des conditions de travail dantesques, il nie qu'Amazon puisse créer cette ambiance « dystopique », arguant qu'elle ne pourrait jamais réussir si cet état d'esprit existait.

Dans son mémo, Jeff Bezos encourage ses employés à lire l'article du « New York Times ». Il leur demande même de lui envoyer directement un e-mail ou d'informer les ressources humaines s'ils devaient observer le genre de comportement décrit dans l'article. Une demande surprenante venant d'un patron connu pour humilier ses salariés en public et qualifié par le magazine « Fortune » de « perturbateur en chef ».

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« J'espère que vous n'y reconnaîtrez pas votre entreprise »

En guise de défense, Jeff Bezos suggère également à ses employés de lire le post publié sur le réseau social LinkedIn par Nick Ciubotariu, un cadre d'Amazon. Ce dernier attaque point par point les arguments de l'article du « New York Times » et conclut que le journal a offert un point de vue biaisé, s'appuie sur des faits faux, est sélectif et ne représente pas avec précision les manières de faire de l'entreprise et son état d'esprit. Les journalistes Jodi Kantor et David Streitfeld ont pourtant parlé avec plus de 100 cadres employés aujourd'hui ou dans le passé par le géant de l'e-commerce.

Jeff Bezos exprime également sa stupeur quant à l'ambiance interne décrite par les journalistes du « New York Times » : « L'article met en valeur des anecdotes révélant des méthodes de management choquantes, y compris des gens traités sans la moindre empathie alors que leurs familles ou eux-mêmes traversaient des périodes de maladie. Cet article ne décrit pas l'Amazon que je connais ou les Amazoniens compatissants que je côtoie quotidiennement. » Et de conclure : « Je crois sincèrement que toute personne travaillant dans une entreprise telle que la décrit le "New York Times" serait cinglée d'y rester. Je sais que, personnellement, je quitterais une telle entreprise. Mais, je l'espère, vous n'y reconnaîtrez pas votre entreprise. Et, je l'espère, vous prenez du bon temps à travailler avec une équipe de collègues brillants, occupés à inventer l'avenir et en rigolant de tout ça. »

Etienne Combier

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