Pas de trève estivale pour les syndicats du commerce parisien. Rassemblés au sein du Clic-P, ils ont pris connaissance des projets de décrets délimitant les futures zones touristiques internationales (ZTI) parisiennes où les commerçants pourront bientôt ouvrir chaque dimanche, mais aussi le soir jusqu'à minuit.

Publicité

Ces projets, qui comportent à Paris une douzaine de zones (Beaugrenelle, Bercy Village, Champs-Elysées, La Défense, Italie 2, Le Marais, Haussmann, Saint-Germain, Rennes - Saint-Sulpice, Olympiades, Ternes, Montmartre...) soit les principaux centres commerciaux ainsi que la totalité des gares, vont selon les syndicats, "bien au-delà des périmètres de fortes fréquentations touristiques internationales qui ont servi de prétexte à l'élaboration de la loi" Macron, comme le souligne le Clic-P. D'ailleurs, un syndicaliste contacté par L'Express préfère parler de "zone de travail intensif".

Un magasin Fnac dans le nouveau centre commercial Beaugrenelle

Un magasin Fnac dans le nouveau centre commercial Beaugrenelle

© / L'Express

Concrètement, dans le projet de décret, "l'ensemble des centres commerciaux parisiens sont inclus dans le périmètre des ZTI", comme les centres "Beaugrenelle, Bercy 2, Italie 2, qui ne sont pas précisément connus pour leur affluence touristique internationale". Il en irait de même pour les gros centres de la région parisienne comme Parly 2 ou Véllizy 2 à l'Ouest de la capitale. "En réalité, c'est bien un outil pour ouvrir le dimanche, on nous prend pour des imbéciles", estime ce syndicaliste.

Pour les syndicats du commerce parisiens, qui ont manifesté à plusieurs reprises contre le projet de loi Macron, cela montre que ce texte emblématique du gouvernement avait "pour objectif la généralisation du travail du dimanche dans le commerce, le tourisme international ne constituant qu'un artifice de communication".

Consultations syndicales courant septembre

Le Clic-P note aussi que même si "l'amendement Fnac" a été "retoqué lors du deuxième passage de la loi à l'Assemblée nationale", le PDG de l'enseigne, Alexandre Bompard, "obtient finalement satisfaction puisque tous les magasins parisiens de l'enseigne se retrouvent dans les ZTI". Cet amendement, voté par le Sénat avant d'être repoussé, stipulait que "les commerces de détail de biens culturels peuvent déroger à la règle du repos dominical en attribuant le repos par roulement".

"Il ne s'agit en aucun cas de la généralisation de l'ouverture des commerces le dimanche puisque ces zones proposées correspondent seulement à 6% de la surface de la capitale", a réagi le cabinet du ministre de l'Economie Emmanuel Macron, dans une déclaration à l'AFP. "Toutes ces zones correspondent à des zones de transport important avec une forte présence hôtelière et des monuments qui participent à la fréquentation touristique de Paris". "Nous sommes dans une phase de concertation avec les élus locaux. Cette carte a été soumise pour avis aux acteurs", plaide Bercy. "Le principe qui définira l'ouverture des commerces le dimanche sera bien l'accord au sein de chaque entreprise".

Toujours est-il que le calendrier devrait s'accélérer. Courant septembre, les partenaires sociaux seront consultés mais les syndicats se sont donné rendez-vous le 8 septembre pour une assemblée générale intersyndicale.

La loi Macron, elle, a été promulguée et publiée le 7 août au Journal officiel, un peu plus de 24 heures après la décision du Conseil constitutionnel de valider l'essentiel du texte. Elle autorise notamment l'ouverture des magasins neuf dimanches par an (puis douze à partir de 2016) à la discrétion du maire et tous les dimanches, ainsi que le soir jusqu'à minuit, dans les nouvelles ZTI. La mise en place de ces zones doit faire l'objet d'un décret ministériel, un arrêté ministériel devant ensuite en préciser les contours.

Publicité