ANIMAUXLa nouvelle et cruelle tactique des goélands pour tuer les bébés otaries

La nouvelle et cruelle tactique des goélands pour tuer les bébés otaries

ANIMAUXLes oiseaux marins ont découvert depuis quelque temps que leur crever les yeux permet d'en venir à bout facilement...
Illustration: des otaries à fourrure d'Afrique du Sud.
Illustration: des otaries à fourrure d'Afrique du Sud. -  Dan Callister/REX/REX/SIPA
Nicolas Bégasse

N.Bg.

La vie d’un bébé otarie à fourrure d’Afrique du Sud n’est vraiment pas facile. Incapable de nager, il doit parfois attendre plusieurs jours que sa mère, partie chasser dans l’eau, revienne pour l’allaiter. Entre-temps, il peut être attaqué par des prédateurs comme les lions ou les hyènes. Ou pire : se faire arracher les yeux par des goélands, nouvelle tactique de chasse de ces oiseaux marins qui fait l’objet d’une parution récente dans l’African Journal of Marine Science.

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L’étude, publiée vendredi dernier et repérée ce lundi par le site de National Geographic, décrit cette technique de chasse inédite, dont 500 cas ont été recensés sur la côte namibienne ces quinze dernières années. Profitant de l’absence de la mère, le goéland s’approche du bébé otarie et dévore ses yeux. Aveuglée, la victime ne peut pas fuir ou repérer le reste de son groupe, et succombe. D’autant plus vite que d’autres goélands ne tardent généralement pas à rejoindre la curée pour picorer les parties exposées du mammifère, comme le ventre ou les parties génitales.

« L’otarie panique et fait beaucoup de bruit »

« Ce n’est pas un comportement très agréable à observer, témoigne l’auteur de l’étude auprès de National Geographic, vu que l’otarie panique et fait beaucoup de bruit. » Le chercheur, qui parle d’une « façon cruelle de mourir », relativise évidemment la méchanceté des oiseaux : de leur point de vue, il ne s’agit que « d’une stratégie d’attaque efficace ». Qui se démocratise rapidement, vu que les goélands sont observateurs et apprennent vite, copiant ce qu’ils perçoivent comme une bonne tactique pour se nourrir.

Quant au caractère nouveau de cette technique de chasse, les scientifiques l’expliquent en raison des cycles démographiques des otaries. En 1998, quelques centaines d’entre elles se réunissaient sur les côtes namibiennes pendant les mois d’hiver. Aujourd’hui, elles sont entre 20.000 et 80.000. L’apparition d’une nouvelle stratégie d’attaque de la part des goélands n’est donc qu’une réponse à la question : comment profiter de toute cette nourriture potentielle qui nous tombe dans le bec ?

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